Vous êtes-vous déjà demandé si le chemin de vie sur lequel vous êtes engagé depuis un an, dix ans, vingt ans, voire plus, était véritablement VOTRE chemin ? Avez-vous eu, à un moment donné, une sorte de flash vous montrant que le chemin que vous arpentez depuis tant d’années ne vous ressemblait pas ? Peut-être que ce bref moment fut tellement effrayant que la réaction tout à fait naturelle et légitime qui s’en est suivie a été de vous en détourner; un peu comme quand on ne veut pas voir des choses déplaisantes. Et si nous nous posions deux secondes aujourd’hui pour faire un état des lieux ?
Ce que j’entends par état des lieux, c’est prendre un peu de recul sur ce fameux chemin de vie. C’est aussi prendre le temps nécessaire pour distinguer les choix effectués de manière autonome… et les autres. Non que ces autres choix vous aient été imposés, sous la menace de quiconque, mais ceux que vous vous êtes imposés à vous-même… sans réaliser qu’ils viennent quand même de votre entourage. Du coup, il se peut qu’en ce moment vous arpentiez un chemin qui n’est pas le vôtre, mais pouvant être celui de vos parents, de votre conjoint, de votre patron, de votre meilleur ami, d’un mentor (trop) influent, d’une croyance religieuse lambda, bref de n’importe qui d’autre que vous.
En fait, en terme d’illusion, je crois qu’aucun magicien au monde ne sera aussi doué que chacun d’entre nous pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
La question des choix de vie
J’aime bien cette pensée de l’écrivain irlandais Joseph O’ Connor :
On a toujours le choix. On est même la somme de ses choix
Si une partie de moi est d’accord avec cette idée, je trouve en revanche qu’elle ne reflète pas assez la dimension des rapports humains et de leurs incontournables influences.
Bien sûr que les gourous du développement personnel vous rabâcheront, à coup de sermons survitaminés et autres séminaires en immersion à 5000 € les trois jours (j’exagère à peine), que si vous le voulez vraiment vous pouvez être en pleine possession des rênes de votre vie; qu’il “suffit” de croire en vous pour vous libérer des influences extérieures; que la clé du bonheur se situe quelque part dans l’univers et qu’il “suffit” de l’appeler très fort pour qu’elle rapplique fissa, fissa.
Oups! Bonjour le discours culpabilisant pour celles et ceux qui n’y parviennent pas !! Et ils sont nombreux…
J’aurais plutôt envie de reconsidérer cette notion de choix de vie sous un angle plus en phase avec une certaine forme d’écologie de soi.
L’intention positive qui détermine les choix
Imaginez que vous fassiez une sorte de zoom arrière pour prendre de la hauteur et voir votre chemin de vie dans son intégralité (un peu comme un travelling arrière au cinéma); de l’instant (ou de la période) où vous avez débuté votre chemin jusqu’à votre point actuel. Vous pouvez alors observer votre propre image de l’époque. Vous trouvez probablement que cette personne vous ressemble quand même un peu (heureusement !!)
Je vous invite maintenant à vous donner le temps de répondre à ces quelques questions :
- Comment avez-vous pris la décision de vous engager sur ce chemin ?
- Quels ont été vos critères de choix ?
- Qu’attendiez-vous de ce chemin ?
- Que représentait-il pour vous ?
- En quoi était-il important pour vous de le suivre ?
- A quoi (ou à qui) étaient liées les émotions que vous ressentiez ?
Suivant le type de réponses qui vous viendra spontanément en tête, vous pourrez alors commencer à distinguer si le chemin de vie sur lequel vous vous êtes engagé, voilà quelques années, est de votre simple et unique fait ou bien si d’autres personnes apparaissent dans le paysage de vos pensées. Ces mêmes personnes ayant un lien de près ou de loin avec votre décision.
Attention, la démarche est plus facile à lire (et écrire) qu’à réaliser. Comme je le disais plus haut, nous sommes globalement très doués pour voir uniquement ce que nous voulons bien voir. Le reste faisant partie des fantômes du placard. Et comme, en général, les fantômes font peur…bref, vous voyez peut-être où je veux en venir.
Quoi qu’il en soit, s’il n’y a qu’une seule chose à retenir de ce petit exercice, c’est qu’il n’y a pas de mauvaises réponses. Un peu comme à l’école des fans à l’époque; “tout le monde a gagné” 🙂 . En effet, que vous ayez pris la décision de suivre ce chemin en fonction de vos propres critères ou en fonction de ceux venant d’ailleurs (mais que vous croyez quand même venir de vous) ou d’un mélange des deux, vous avez pris la meilleure décision qu’il soit… pour vous… à ce moment précis de votre vie. Quelque chose en vous, souhaitant votre bien, répondant à un un besoin fondamental du moment, vous a conduit à prendre cette décision. Et ce quelque chose se nomme l’intention positive.
D’ailleurs, à bien y réfléchir, si vous avez continué sur ce chemin jusqu’ici, c’est que vous y avez trouvé quelque chose qui vous convienne, d’une manière ou d’une autre, n’est-ce pas ? C’est ce que les psy appellent “le bénéfice secondaire”.
Donc, partant de ce constat, je vous invite à faire preuve d’un peu de tolérance vis-à-vis de vous-même. Les regrets et l’auto-flagellation sont deux gros boulets empêchant d’avancer sur votre chemin de vie. De toutes façons, il est toujours temps de réagir; il n’est jamais trop tard pour prendre une direction qui n’appartienne qu’à vous, en fonction de vos besoins, valeurs, aspirations personnelles, etc.
Comment vous rendre compte que le chemin suivi n’est pas le votre ?
Les années passant, vous vous êtes peut-être aperçu que ce fameux chemin que vous avez pris ne vous convenait plus. Vous aimeriez prendre une autre direction. Le problème, c’est que certains éléments s’étant greffés à votre sac à dos vous ont considérablement alourdi et pèsent lourd dans la décision de quitter ce chemin pour en prendre un autre, le votre en l’occurrence. Ces éléments peuvent être de tout ordre :
- Enfants
- Crédits
- Salaire confortable
- Zone de confort
- Habitudes et rituels
- Engagements familiaux
- Fantômes du placard 😉
- etc.
Si on ajoute à ça les nombreuses croyances limitantes issues de ces mêmes fantômes du placard, vous obtenez un état pas très glamour, mélange de frustration, de mal-être diffus et de sensation de stagnation dans une situation qui ne vous convient plus. Un peu comme si vous étiez empêtré dans des sables mouvants.
Voici par exemple quelques signes montrant que le chemin que vous suivez n’est pas véritablement le vôtre :
- Quand certains aspects du chemin viennent heurter votre Moi profond (décisions prises, propos tenus, valeurs affichées, etc.)
- Quand vous mettez de côté certains de vos besoins fondamentaux pour continuer à avancer sur ce chemin (besoins physiques, psychologiques, relationnels)
- Quand un grand nombre d’éléments du chemin ressemblent beaucoup plus à celui ou celle qui vous accompagne sur ce chemin, qu’à vous (style de vie, habitudes, goûts, choix, etc.)
- Quand l’idée de quitter le chemin ne génère plus d’émotions négatives (peur, tristesse, colère, dégoût) ou de sentiments négatifs (regrets, nostalgie, amertume, etc.)
- Quand l’idée de vous engager sur un nouveau chemin vous rend plutôt enthousiaste, joyeux(se), serein(e), fier(e) ou curieux(se).
Bref, quand c’est l’heure… c’est l’heure.
Je vous laisse sur cette pensée de l’écrivain Paul Carvel, que je ressors un peu à toutes les sauces avec certains clients ayant choisi d’être accompagnés sur cette thématique :
La vie est une seule route derrière nous, mais une multitude devant nous
Pensez à partager cet article avec vos amis sur les réseaux…
Merci pour cet article , Christophe. J’en suis exactement à ce point . « Les pentes sont devenues plus douces » mais je me suis encombrée et je me retrouve à une croisée . Quand c’est l’heure , c’est l’heure ?
Bonsoir Catherine
Merci pour votre partage.
J’aime votre image des pentes plus douces.
Je vous souhaite donc le meilleur pour VOTRE chemin.
Christophe
ah!voilà un billet qui tombe plutôt bien…( comme les précédents d’ailleurs)
Heureusement, quand la vie s’engage dans une voie sans issue, à défaut de pouvoir faire demi-tour, il est possible de changer de cap. et si on se perd en route, ma foi, on peut toujours admirer le paysage… le temps de décider quel nouveau chemin emprunter.
en tout cas, en ce qui concerne la route, je suis bien contente d’avoir croisé la vôtre! votre blog est une mine d’or pour moi. merci beaucoup!
florine
Merci Florine pour votre commentaire.
Votre métaphore est très sympa. J’aime beaucoup 🙂
Top l article . Je pense qu’il ne faut jamais renoncer à ces reves et desirs les plus profond. Il faut ecouter son intuition pour ne rien regretter. Car je pense aussi que l on devient affranchi seulement lorsque nous avons realiser toutes les etapes de vies qui sont existantes pour nous permettre de nous epanouire au maximum… le plus dure qui puisse nous en empecher est la peur
Pour moi , je dirais que jusque la ,mon chemin c était « le chemin » , mais aujourdhui je pense que demain le chemin sera « mon chemin. »
Merci Christophe , je sais que vos conseils sont de grande qualité.
Très belle formulation Cyril. Merci du partage.
A bientôt.
Bonjour Christophe,
Je viens de découvrir votre site et cet article tombe à pic, c
Désolée, mon message est parti avant d’être terminé.
Merci pour cet article qui je pense est un signe pour moi qui suis en train de prendre un autre chemin car le précédent ne me convenait plus du tout.
Alors, comme on le disait très souvent sur le chemin de Compostelle : « Buen Camino » 🙂
Alors oui, docteur, je développe beaucoup de ces symptômes.
Et comme je n’aime pas prendre des médicaments , amers, durs à avaler, je me trouve des excuses.
Mais l’horloge tictaque, et le temps passe…
Oser sortir de sa zone de confort, voilà un coup de volant que je ne m’autorise pas encore à faire.
Comment faire ?
Bonjour Karine
Votre réponse est dans votre question…
« … je ne m’autorise pas encore à faire. » –> « Comment faire ? »
A bientôt 🙂