Ce billet est rédigé dans le cadre de l’évènement « à la croisée des blogs » » animé ce mois-ci par Papa blogueur dont voici le blog : http://www.papa-blogueur.com/. J’ai rendu ma copie un peu tard, mais Franck de Papa Blogueur a gentiment accepté un autre billet écrit en Janvier. Merci Franck 😉

Prenons-nous assez de temps pour soi ? Rien que dans cette question, je vois 2 thèmes à développer et une question à soulever:

 1) Le temps (vaste sujet)

2) Soi (sujet au moins aussi vaste que le précédent)

Question : Et si nous nous donnions assez de temps plutôt que le prendre?

Tempus fugit

Le rapport au temps est un sujet qui a intéressé et intéresse encore bon nombre de scientifiques, philosophes, papes de l’efficacité personnelle et autres.
Je n’ai nullement la prétention d’écrire en quelques lignes ce que certains ont mis des années à mûrir ; aussi je partage ici ma propre vision du temps et vais œuvrer pour la mettre en rapport avec le sujet de ce billet.

Le temps peut se diviser en 2 catégories:

  • celle du temps établi par les pendules, les horaires, les jours, les semaines, les années
  • celle de la perception que nous avons du temps qui passe.

La première catégorie est immuable. À ce jour, personne n’a encore réussi à modifier le cours du temps… ou alors il a raté son coup et est prisonnier dans les limbes du temps 🙂

La seconde catégorie, quant à elle, est malléable en fonction d’une multitude de critères dont voici un florilège:

  • Le contexte
  • L’état d’esprit du moment
  • L’importance que nous accordons au temps qui passe
  • Le sens que nous donnons à ce que l’on accomplit
  • Le niveau de conscience que nous avons de nous-mêmes
  • Notre capacité à vivre le plus possible dans l’instant présent

Bref, il y a de quoi faire pour qui souhaite voir évoluer sa perception du temps.

Pour commencer à répondre au sujet du jour (il serait temps…), je dirais que le temps que nous pouvons prendre pour nous est celui dont nous avons une représentation propre, donc modifiable, et pas celui qui est indiqué sur la pendule de la cuisine.

Peut-être que les personnes qui connaissent une problématique avérée avec le temps focalisent leur énergie à lutter contre une pendule? Peine perdue, car à part lui enlever la pile, celle-ci continuera toujours sa course en avant.
En revanche, prendre un peu de temps pour soi et réfléchir à comment s’en donner un peu plus, me semble un bon début.

Je suis mon meilleur ami

Prendre du temps pour soi. Voilà un projet sympa!

Vous connaissez l’expression « qui veut aller loin ménage sa monture » ? À votre avis, quelle est la monture qui vous a fait, vous fait encore et vous fera traverser votre vie?

Vous-même, nous sommes bien d’accord.

Donc, si nous souhaitons aller loin, dans tous les sens du terme (vie, amour, affaires, etc.) il est nécessaire de veiller à notre équilibre psycho-physico-émotionnel. Quoi de plus basique alors pour entretenir cet équilibre que de consacrer une partie de son temps à soi-même, se faire plaisir, se centrer.

Prendre un peu de temps et voici quelques exemples de ce que nous pouvons en faire:

  • Prendre conscience de soi dans l’ici et maintenant
  • Écouter ses besoins non satisfaits et y répondre
  • Entretenir ou développer son corps et ses capacités physiques.
  • Améliorer son environnement de vie
  • Se laisser aller à la rêverie, la flânerie voire, n’ayons pas peur des mots, à l’oisiveté.
  • Jouer
  • Lire
  • Écrire
  • S’aimer

La liste peut être encore très longue dès que l’on se penche un tant soit peu dessus. Elle est d’autant plus riche que chaque personne étant unique, elle alimentera cette liste en fonction de ce qu’elle est, de ce qui l’entoure et de ses centres d’intérêts.

Il y a aussi un effet non négligeable à l’intérêt de prendre du temps pour soi, c’est celui d’être un peu plus disponible pour les autres, je préciserai même de se trouver EN CAPACITÉ d’être un peu plus disponible pour les autres.

Que ce soit avec notre conjoint, nos enfants, nos parents, nos collègues de travail, voire nos clients et patients dans le cas des professionnels de l’accompagnement et du domaine de la santé (coachs, thérapeutes, consultants, médecins, infirmières, etc.) ou des professionnels du contact direct avec la clientèle (commerciaux, accueil, professions libérales, commerçants, etc.), nous sommes quasi en permanence en relation avec autrui et nous essayons la plupart du temps de maintenir de bons rapports avec eux, voire de développer notre qualité relationnelle.

Pour y parvenir, nous nous devons d’avoir satisfait nos besoins personnels dont je citais quelques exemples plus haut, ou au moins de tendre vers la satisfaction de ces besoins. Ce n’est qu’alors, que nous serons en disponibilité pour l’Autre.

À première vue cela peut sembler égoïste de faire passer son bien-être en priorité et pourtant… je dirais qu’il y a égoïsme lorsque nous consacrons tout le temps horaire que nous possédons (et qui, rappelons-le est le même pour tous) à nous noyer dans une multitude de tâches nous empêchant de prendre soin de nous et à fortiori des autres.

Alors, donner ou prendre?

Pour finir, je dirais que le regard que nous portons sur la façon dont nous disposons de notre temps est déterminant pour en obtenir des bénéfices à moyen et long terme.

Voici ma proposition:

Prendre assez de temps pour soi, c’est encore se positionner comme « soumis » au temps et nous entrons alors dans la configuration de la pendule. L’action menée est celle qui va de « nous vers le temps ». Nous pouvons illustrer cela par un bol rempli de minutes ou d’heures (c’est selon si l’on est gourmand ou pas 🙂 ) et que nous tendons la main pour en prendre quelques-unes.
Seulement voilà, nous dépendons de ce qui est dans le bol et de qui ou quoi l’approvisionne. Si un jour il n’y a plus rien, et bien on est marron!

Dans l’hypothèse où nous nous donnons du  temps, nous rentrons dans une configuration plus personnelle, plus responsabilisante. Il n’appartient alors qu’à nous de satisfaire nos besoins… ou pas ; l’action est alors de « nous vers nous ». Le temps horaire n’a alors plus de raison de parasiter nos décisions. Celles-ci seront alors uniquement dépendantes de nous.
Nous ferons en toute conscience le choix de nous donner (ou pas, je le répète) assez de temps pour ménager notre monture afin qu’elle nous emmène là où il parait qu’il y fait bon vivre:
Le pays qui s’appelle « Bonne-Heure » 🙂