Vous êtes-vous déjà demandé pour quelles raisons un comportement, une habitude, une croyance était si difficile à changer malgré avoir pris conscience de son côté toxique, inadapté ou carrément bloquant pour vous ou pour les relations que vous entretenez avec votre entourage? Il y a en effet derrière tout cela une (bonne) raison qui se trouve être utile pour vous et uniquement pour vous; Voyons cette semaine la bien nommée intention positive.
Pour poser les jalons de ce billet, le côté “positif” de l’intention n’a rien à voir avec un jugement sur sa valeur. Elle n’est donc pas opposée à une intention “négative”. Il s’agit ici de se placer dans le champ de l’écologie personnelle.
Intention positive : quand Être et Faire sont dans un bateau
Un des principes fondamentaux dans le rapport à l’autre et à soi est de faire une distinction nette entre l’individu et son comportement. Je reconnais que ce n’est pas évident à première vue, et pour être honnête même à deuxième vue; il m’arrive parfois en effet de faire un effort considérable pour me souvenir de ce présupposé quand j’observe certains comportements. Mais bon, ce n’est pas le sujet.
Pourquoi est-ce important de faire cette distinction?
- Pour éviter de réduire l’identité de quelqu’un à ses faits et gestes.
Ceux-ci sont observables dans un certain contexte, mais pas forcément dans un autre. L’influence de l’environnement sur l’individu peut faire fluctuer ses comportements de multiples manières. Par exemple, travailler dans une ambiance tendue, bruyante et stressante n’aura pas le même effet sur nos comportements que travailler de façon sereine, dans le confort et le plaisir.
- Pour alléger le processus de changement lié à ce comportement (si l’envie est là, bien sûr 😉 )
Il est en effet plus facile de se dire “Je décide de modifier ce comportement qui ne me convient pas dans ce contexte précis” que “Je décide de changer tout ce que je suis, partout, tout le temps, avec tout le monde”.
Revenons à notre intention positive.
L’évaluation d’un comportement
Si nous nous plaçons dans cette optique d’intention positive, nous pouvons clairement prendre conscience qu’un comportement n’est ni bon ni mauvais en soi. Il serait plutôt de l’ordre d’être adapté ou pas à la situation à laquelle il est relié. Il est malheureusement plus simple et rapide d’un point de vue « morale » de juger de la valeur d’un comportement (c’est bien, c’est mal) plutôt que de se positionner d’un point de vue relationnel pour garder une certaine qualité dans la relation et envisager les comportements sous cet angle « empathique » (c’est adapté, ce n’est pas adapté).
La difficulté vient de l’émergence de l’état émotionnel que déclenche un comportement non adapté dans une situation donnée. Face à ce type de comportement, nous sommes soumis à un ensemble d’émotions et ressentis qui nous font entrer en réaction instantanée. Et sur ce sujet de la réaction, nous avons déjà vu que la prise de recul permet d’ agir de façon consciente plutôt que de réagir de manière impulsive.
Je résume.
Un comportement n’est ni bon ni mauvais en soi, il est en revanche adapté ou pas à une situation X ou Y. Bon, je vous vois venir et je m’étais moi-même posé cette question:
“Mais s’il y a une intention positive derrière chaque comportement, comment se fait-il que, parfois, nous persistions à conserver un comportement non adapté?”
Comportement qui, visiblement, engendre neuf fois sur dix des conséquences négatives (conflits, sabotages, ruptures, souffrance de l’entourage, procrastination, déclin financier, etc.)
Intention positive : quand Équilibre et Choix sont dans un bateau (eux aussi 🙂 )
Deux éléments sont à prendre en compte. L’un nous vient de la théorie des systèmes, chère à l’école de Palo Alto, l’autre vient du courant de la programmation neurolinguistique (PNL pour les intimes).
L’homéostasie
Dans la théorie des systèmes complexes, dont nous autres humains faisons partie, l’une des conditions essentielles à notre fonctionnement et à notre survie au sein de notre environnement est la recherche perpétuelle du maintient de l’équilibre dudit système ou, autrement nommé, homéostasie. Ainsi, pour revenir à notre sujet sur l’intention positive, si nous avons trouvé un équilibre de fonctionnement avec un comportement non adapté, une habitude toxique ou une croyance limitante, la seule prise de conscience ne suffira pas toujours à nous faire changer. Nous aurons effectivement commencé à ébranler le système que nous formons (avec nous-même ou notre entourage), mais la tendance sera au retour à l’équilibre, donc à reprendre “les bonnes vieilles habitudes”.
La limitation de choix
En PNL, la notion de carte du monde est centrale. Nous l’avions déjà abordé il y a quelques temps dans le billet “la guerre des mondes”. L’un des buts du développement personnel est précisément de pouvoir enrichir sa carte du monde afin de se créer une palette fournie de choix dans nos réponses aux différentes situations du quotidien et ainsi appréhender notre environnement de façon plus sereine et adaptée. Pour revenir au sujet, si nous répétons sans cesse certains comportements non adaptés, c’est peut-être aussi parce que nous n’avons pas encore pris connaissance d’autres options disponibles et qui pourraient satisfaire de la même manière notre fameuse intention positive.
Faire ami-ami avec son intention positive
Changer une habitude ou un comportement est un vœu souvent émis lors des transitions annuelles (nouvel an, rentrée des classes, anniversaires). Il y a beaucoup de prétendants à la réalisation de ce désir… et peu d’élus. Il se pourrait bien que l’intention positive qui tire les ficelles de tout ce petit monde ne soit pas satisfaite et aura tôt fait de reprendre les rennes du quotidien.
Identifier cette intention positive, la reconnaître comme voulant le meilleur pour nous, lui donner d’autres possibilités d’être satisfaite pourra peut-être nous permettre d’aborder un changement dans la douceur et trouver un nouvel équilibre plus satisfaisant pour soi comme pour notre entourage.
Qui sait?
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Bonsoir
Et finalement, pour faire simple … sur le même sujet, je vous invite à chercher à distinguer :
– la situation vécue
– le ressenti de la personne
– le comportement
– l’intention
Le but est de rester le plus possible dans l’observation pour éviter le jugement de valeur !
C’est aussi de nous permettre et de permettre à nos clients d’être à l’écoute de leur émotion … à un moment donné : qu’est-ce que nous dit notre émotion, donc notre corps, donc notre être ?
Cordialement
Eric de Pommereau
Très bon résumé Éric.
Merci de ton commentaire.
Complétement d’accord avec toi, Christophe ; je suis persuadée que pister l’intention positive est très important que ce soit
– pour soi (en vue d’opérer un changement)
– ou chez les autres (en vue de comprendre vraiment leurs comportements) quand on se trouve blessé par un comportement non adapté d’un proche ; et dans ces cas là, plutôt que de réagir de façon plus ou moins désagréable à son tour, il est très aidant de demander « quand tu dis … (ou quand tu fais …), quelle est ton intention, ou qu’est ce que tu voudrais me voir faire ou qu’aimerais-tu obtenir ? » Et là on découvre que l’intention de la personne était en général à l’opposé de notre décryptage sauvage !
Bonne continuation
Marie-Pierre
http://www.coaching-harmonique.fr/
Merci de ton apport sur ce sujet Marie Pierre.
En croisant tout ça avec la Communication Non Violente, nous pouvons obtenir une qualité relationnelle satisfaisante.