Voici la dernière partie de ce dossier sur les croyances. Nous allons voir aujourd’hui comment mettre un peu plus de conscience sur nos croyances limitantes, et s’interroger sur une anecdote dont le sujet principal est le thème de ce dossier.

Quelques petits rappels avant tout:

  • Une croyance est une conviction profonde sur la réalité que nous percevons de notre environnement.
  • Elle joue un rôle essentiel voire exclusif dans nos stratégies d’adaptation individuelles et nos comportements au sein de notre environnement.
  • Elle n’est ni bonne, ni mauvaise. Elle peut en revanche être croyance aidante ou croyance limitante.
  • Une croyance même limitante répond à une intention positive, c’est à dire que si elle existe, c’est que quelque part elle a de bonnes raisons d’exister.
  • Une personne peut évoluer vers un autre aspect d’elle-même si des conditions favorables sont créées afin qu’elle puisse elle-même aborder des modifications sur ses croyances limitantes … ou pas.
  • La majorité de nos croyances est issue des discours et autres “vérités” sur nous-mêmes et le monde de la part des personnes importantes pour nous. Le reste provenant des expériences que nous avons vécues et qui nous ont marquées et/ou auxquelles nous avons donné une signification particulière

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La question qui titille à ce stade de l’exposé est :
« Quand est-il nécessaire de faire évoluer une croyance limitante ? »
En faisant une jolie Lapalissade, je dirais: « Quand vous vous sentez …. limité » 🙂

Plus concrètement, il nous arrive parfois d’avoir conscience que certains de nos comportements soient inadaptés ou que certaines de nos stratégies soient inefficaces et pourtant nous continuons à reproduire le même fonctionnement qui irrémédiablement entraînent les mêmes états et résultats. C’est à ce moment-là que nous devrions écouter notre puce à l’oreille et prendre une pause réflexion.

Cela pourrait ressembler à:

“Je ne sais pas ce qui m’arrête”
“Ça semble dingue, mais…”
“Cela ne me ressemble pas. Je ne comprends pas”
“Je ne peux pas”
“Logiquement, je sais que ce n’est pas vrai, mais…”

Ce type de dialogue intérieur qui nous situe à l’entrée d’une pièce sombre devrait nous inciter à vouloir allumer la lumière.

Allumer la lumière sur la croyance limitante

C’est ici que la vigilance est de mise car, comme nous l’avons vu dans le précédent billet, une des caractéristiques de la croyance est qu’elle se protège de sa mise en lumière par des artifices et des ruses de sioux. L’accompagnement d’un professionnel du changement est alors recommandé pour aller plus avant dans l’exploration de la pièce sombre.

Voici quelques-uns de ces stratagèmes*:

  • L’écran de fumée
    Quand la personne devient flou dans ces propos, elle cherche à dissimuler (inconsciemment) l’existence de sa croyance derrière un voile de fumée
  • Le hareng rouge
    C’est la fausse piste, le faux indice qui mène le sujet sur un terrain qui le rassure et qui s’éloigne du terrain où est située sa croyance
  • Le poisson dans les rêves
    C’est la projection des croyances du sujet dans les comportements d’une autre personne
  • La masse critique
    C’est la négation du sujet sur le fait que la croyance est impliquée dans un système relationnel où interagissent d’autres croyances.

Quelques questions à poser ou à se poser pour faire de la lumière sur une croyance limitante:

– Que se passe-t-il dans cette situation?
– Qu’est ce que cela signifie?
– Que ressentez-vous par rapport à ça?
– Qu’est ce qu’il convient de faire alors?
– Et que ressentez-vous alors?
– Quelles conclusions faites-vous de tout cela?
– En quoi est-ce bon pour vous de penser cela?

Il existe bien entendu une quantité infinie de questions pour mettre à jour les croyances limitantes. Parfois cela suffit à en réévaluer l’impact. C’est un peu comme si nous entendions le rugissement d’un lion derrière une porte, nous avons peur de l’ouvrir, d’allumer la lumière, mais dès que celle-ci éclaire la pièce, nous nous apercevons que le lion n’est en fait qu’un chihuahua qui a une grosse voix 🙂

La suite des travaux à mener pour faire évoluer une croyance se faisant à l’aide d’un professionnel, je préfère illustrer maintenant le pouvoir des croyances par une anecdote typique et classique de ce domaine.

L’étude menée par Rosenthal et Jacobson. Origine de ce que l’on nomme l’effet Pygmalion.

Dans une école, un groupe d’enfants a été divisé au hasard en deux groupes de tailles égales. Ces enfants avaient précédemment passé un test de QI qui montrait que leur intelligence était d’un niveau moyen. Un professeur a été attribué à chaque groupe.

A l’un des professeurs, on a dit que son groupe était composé d’enfants “doués”; A l’autre, on a dit que son groupe était composé d’enfant “qui avait des difficultés” à apprendre.

Une année plus tard, on a fait repasser aux enfants le test de QI.

Le résultat fut déconcertant; la plupart des enfants dans le groupe que l’on avait étiqueté arbitrairement comme étant “doué” a atteint un résultat plus élevé alors que pour la plupart des enfants “avec difficulté” le résultat était plus bas qu’il y a un an.

Les croyances des professeurs sur les enfants ont influencé la capacité des enfants à apprendre.

Cette anecdote m’a rappelé une pensée de Goethe:

Si vous traitez un individu en fonction de ce qu’il est, il le restera.
Si vous le traitez comme s’il était déjà ce qu’il pourrait être, il le deviendra”

*Robert Dilts “L’art du coaching génératif”

Si vous-même sentez des résistances, voire des freins dans vos projets, il se peut que quelques croyances limitantes soient à l’origine de vos difficultés. Contactez-moi ici; nous pouvons travailler ensemble.


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