Après quelques mois d’une aventure entrepreneuriale qui a fait long feu, j’ai décidé de sévir à nouveau dans les pages de ce blog. Pas facile de retrouver une certaine fluidité dans l’écriture après quelques mois d’arrêt. C’est là où l’on voit que, mine de rien, le maniement de la plume nécessite un entraînement régulier pour être à l’aise. En regardant la situation sous un angle positif, cette pause rédactionnelle m’a permis de faire le plein de sujets à partager avec vous. Commençons par un sujet on ne peut plus de circonstance : comment rebondir après un échec ?
Comment rebondir après un échec ?
Pour les plus pressés d’entre vous, voici les 5 points qui me semblent importants pour rebondir après un échec. Je détaillerai bien sûr ces points dans cet article… et le suivant.
- Écouter ses émotions, les canaliser et les réguler
- Différencier échec subi et échec choisi
- Conserver une image de soi positive et invariable par rapport à la situation (estime de soi)
- Se respecter tout en respectant les valeurs des autres
- Prendre du recul et observer les signaux d’alertes qui nous ont échappés
Mais de quoi parle-t-on ?
Pour commencer, il me semble important de définir ce qu’est un échec.
D’après mon pote Antidote (il m’a toujours été fidèle dans mon activité de blogueur), l’échec est un insuccès, une absence de réussite, un revers, une défaite, une faillite, une position difficile où un adversaire place quelqu’un.
Nous pourrions alors nous demander :
- Comment rebondir après un insuccès ?
- Comment rebondir après une absence de réussite ?
- Comment rebondir après un revers ?
- Comment rebondir après une défaite ?
- Comment rebondir après une faillite ?
Bon, j’y vois là plus des synonymes qu’une véritable définition. À la rigueur, les deux dernières propositions sont déjà plus ciblées (sport ou entreprise), et donc potentiellement plus accessibles qu’un vague “comment rebondir après un échec” plus généraliste et donc moins saisissable.
Pour moi, un échec n’en devient un qu’au moment où on le considère comme tel. Le mot lui-même est fortement connoté négativement. Ce ne sont pas les adjectifs, tout aussi négatifs, qui rattrapent le coup : cuisant, lamentable, cinglant, sanglant, humiliant, douloureux …
Bref, il y aurait de quoi écouter Barbara en boucle au fond de son canapé, en vieux pyjama pourri et les volets clos.
Permettez-moi, chers lecteurs, de tenter une approche un peu différente sur comment rebondir après un échec.
Comment rebondir après un échec : la régulation des émotions
Ne nous leurrons pas. Je ne connais personne à ce jour qui prend son pied (consciemment) lorsqu’ il est confronté à un échec. Qu’il soit professionnel ou personnel, il vient titiller nos chères émotions là où ça fait mal. Colère, Peur, Tristesse, Dégoût s’invitent sans attendre dans la partie et créent plus ou moins de confusion selon la corde sensible qu’elles viennent chatouiller.
Pour autant, il n’y a pas de “bonnes” ou “mauvaises” émotions. Toutes les émotions sont bénéfiques parce qu’elles dirigent l’attention et canalisent le comportement à l’endroit où c’est nécessaire, étant donné les circonstances que l’on rencontre *.
Ainsi, à mon sens, la première étape pour rebondir après un échec serait d’être à l’écoute de ses émotions et voir quelles en sont les fonctions associées.
Voici un petit aperçu des fonctions liées aux émotions citées plus haut :
- Peur → Fonction Protection
- Colère → Fonction Destruction
- Tristesse → Fonction Regroupement
- Dégoût → Fonction Rejet
L’idée suivante est alors de mettre en place une ou plusieurs actions, orientées positivement, venant remplir la fonction et ainsi canaliser et réguler l’émotion.
Exemples :
- Peur → Protection → se mettre dans sa bulle, faire du cocooning, se recentrer, méditer..
- Colère → Destruction → faire le ménage, faire du sport, se défouler …
- Tristesse → Regroupement → voir ses amis, sortir, appeler, se faire plaisir ensemble …
- Dégoût → Rejet → faire du tri, jeter, effacer, supprimer …
Cette première étape me semble intéressante, car elle permet d’être en conscience de ce qui se joue en nous à ce moment et de savoir où nous en sommes. La cerise est que nous pourrons plus facilement expliquer à nos proches le pourquoi du comment de nos agissements du moment.
Échec subi vs Échec choisi
Rebondir après un échec ne sera pas vécu de la même manière selon qu’il ait été décidé par la personne ou bien qu’il lui soit tombé dessus sans crier gare. La connotation négative de l’échec vient en partie de là. A priori, il est plutôt rare de choisir d’échouer, non ?
Là, deux mécanismes opposés entrent en jeu.
- Le premier, lorsqu’on prend la décision de se mettre en situation d’échec relève de la proactivité. Un mot un peu barbare pour désigner notre capacité à prévoir les éventuels problèmes qui se profilent à l’horizon et, du coup, envisager des solutions pour les éviter; même si, précisément, la solution adoptée est l’échec lui-même. Dans ce cas, la motivation pour rebondir est présente, l’énergie pour repartir disponible et le moral au beau fixe.
- Le second, lorsque nous n’avons rien vu (ou voulu voir 😉 ) venir, et que l’échec nous tombe sur le coin de la figure, relève de la réactivité. Être en réaction n’est pas la meilleure manière de prendre des décisions opportunes et pertinentes. En effet, pris au dépourvu par cette situation d’échec subi, ce sont toutes les émotions vues dans le précédent paragraphe qui débarquent avec pertes et fracas.
Inutile alors de parler de motivation, de mobilisation d’énergie pour rebondir après un échec. La quasi-intégralité de l’énergie psychique de la personne sera consacrée justement à réguler cet afflux d’émotions et éviter de tomber dans un marasme général. Le fait de rebondir viendra plus tard… quand il vient; en effet, suivant les dommages que cet échec a occasionnés dans leur vie, certaines personnes sombrent dans une profonde dépression.
Nous verrons dans le prochain billet d’autres éléments à prendre en compte pour rebondir après un échec. Notamment l’importance de l’estime de soi, quatre façons de voir l’échec en relation avec l’Autre et l’analyse des signaux faibles.
*Source : Psychologie de la motivation et des émotions. Johnmarshall Reeve. Éd. de boeck
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Belle réflexion Christophe.
Personnellement, régler son compte au dégoût a été la partie la plus laborieuse de la digestion d’un échec imposé par les circonstances.
Merci de ton retour Suzanne.
En effet, le dégoût fait partie des émotions les moins « connues ». D’où la difficulté pour la réguler.
A bientôt
Merci pour cet article très intéressant, j’en avais besoin! L’échec est quelque chose de difficile à vivre, surtout quand le mauvais contrôle des émotions est de la partie, mais les points que vous avez amenés sont on ne peut plus vrais m’ont bien aidé à remettre de l’ordre dans ma situation actuelle 🙂
Bonjour Ariane
Merci pour votre commentaire. Je suis ravi d’avoir pu apporter un petit quelque chose à votre réflexion du moment.
bon retour parmi nous Christophe !
je trouve également que l’échec est une chance, un indicateur de quelque chose de non vu, non entendu, non pris en compte
et ensuite, les perceptions s’élargissent
à bientôt
Merci Catherine.
J’aime bien cette idée d’indicateur :-). Comme un point de repère sur la carte de notre parcours de vie.
Christophe, votre silence nous apporte un article riche me permettant de percevoir les axes échec subi et échec choisi et de comprendre l’importance de la régulation des émotions pour rebondir vers le succès. Le marasme ici réside dans l’échec imposé par les circonstances, l’individu est conscient que ses efforts seront corroborés pas par l’escompté et il n’a pas souvent le choix que d’y aller. Le seul profit semble être l’expérience des circonstances exceptionnels auxquels il est plongé. A une telle situation pouvons nous douter des compétences de l’acteur comme le prône les adeptes du « successisme »? Peut on parler d’échec réussi?
Bonjour Alain
Merci pour votre partage très à propos.
Personnellement je ne suis pas fan des adeptes du « successisme » comme vous les appelez. Il y a, au fond, un message implicite pouvant générer de la culpabilité chez ceux qui suivent le mouvement. Ce message pouvant se résumer comme suit : « si vous n’y arrivez pas, c’est que vous êtes seul responsable, vous n’avez pas assez fait…, pas assez cru en …, avez été trop…, ceci ou cela ».
Je pense que la notion de succès ou d’échec est un peu plus subtil que ça et c’est ce que j’ai essayé de montrer dans ce billet, avec un focus sur l’échec.
Donc, je ne sais pas si nous pouvons parler d’échec réussi. Comme je le disais dans l’article, pour moi un échec n’en devient un (au sens négatif du terme) qu’au moment où je le considère comme tel. Si j’en tire une expérience, quelle qu’elle soit, alors il sera toujours un échec (au sens où l’issue est l’inverse de la réussite d’un objectif) mais sera vécu complètement différemment.
Au final, peu importe le mot « échec ». L’essentiel se situe dans la signification que nous lui donnons.
A bientôt
le dégoût
qu’Est-ce ? et est-il à réguler ???
il est sensation pure
ce mouvement intérieur qui fait rejet, qui rejette hors de soi
je vous invite à observer un bébé : sur sa langue est déposé qq chose de l’ordre de l’amer
que fait-il ? il grimace et cherche à éliminer de sa langue cet amer ?
Est-ce une sensation des moins connues ,
ou
Est-ce une sensation archaïque ? en conséquence moins repérée moins connue de notre pensée, de notre sachant
à bientôt
Bonjour Cath le sage
En effet, le dégoût fait partie des émotions dites « primaires ». Et tout comme notre corps « rejette » des aliments dégoûtant pour retrouver un certain équilibre (donc pour se réguler), notre mental fait de même avec cette émotion quand nous sommes « dégoûtés » par une situation, une personne, une relation, etc…
La question n’est pas de savoir si « il faut » ou « il ne faut pas » réguler. Le mécanisme est là et fonctionne de manière autonome. En comprendre les rouages permet peut-être d’être un peu plus en conscience…
A bientôt
Bonjour Christophe,
le cerveau archaïque fait son job pour rétablir l’équilibre lorsque nous sommes impactés (alimentation, toucher, odeur etc..)
et notre système de pensée, appuyée sur des expériences primaires, entretient ce rétablissement vital pour notre organisme, lorsque la situation s’apparente, de près ou de loin, à ce qui a été vécu, historiquement
d’où un amalgame entre un aliment, par ex, qui provoque un dégoût
et une situation qui nous répugne
oui, le mécanisme est autonome au niveau reptilien et peut être interrogé, ralenti au niveau limbique
à bientôt
Cette très chère homéostasie :-). C’est vraie qu’elle est d’une belle utilité…
bonjour
moi je ne comprend pas cette notion de proactivité a laquelle vous faites allusion.
comment peut on choisir de se mettre en position d’échec si l’on veux réussir?
Bonjour Abraham
Je reconnais en effet que c’est un peu compliqué à assimiler.
Pour tenter une explication par l’image, pensez au jeu d’échec (déjà, le nom de ce jeu est signifiant 😉 )
Parfois, aux échecs, il est nécessaire de « perdre » une ou plusieurs pièces pour pouvoir « gagner » la partie plus tard.
Sur le grand échiquier de la vie, et dans le contexte que je décris dans cet article, la proactivité consistait à « perdre » dans cette aventure entrepreneuriale pour mieux rebondir par la suite et « gagner » d’autres opportunités.
J’espère que cette image vous aura éclairée 🙂
A bientôt
Merci pour cet article tres interessant. Je pense qu’il faut avant tout se pardonner à soit meme d’avoir eu un echec dans sa vie. Il faut chercher le positif dans le négatif, faire d’une faiblesse une force. Et il faut surtout accepter l’échec à bras ouvert car il nous pousser
Merci pour cet article tres interessant. Je pense qu’il faut avant tout se pardonner à soit meme d’avoir eu un echec dans sa vie. Il faut chercher le positif dans le négatif, faire d’une faiblesse une force. Et il faut surtout accepter l’échec à bras ouvert car il nous poussera à nous améliorer
Très bon article
Pour les pnl, il n’y a que de l’information dans chaque instant.
L’information guide l’action pour permettre le résultat attendu.
Les émotions (de joie et de plaisir) ressenties sont les révélateurs que nous sommes sur le chemin d’une vie épanouie.
Objectif atteint ou pas atteint est le résultat d’un savoir faire que l’individu possède ou à nécessité d’acquérir.
Belle journée dans la joie ,