Nous voici avec la suite de l’aventure de la place de l’Humain dans le coaching. À l’issue de notre dernière séance de co-vision, nous avons observé que le fil rouge en était la Peur. Qui est-elle ? Que nous veut-elle ? Qu’en faire ? Pourquoi est-elle ici ou là, parfois stimulante, parfois paralysante ? Quelquefois clairement identifiée et d’autres fois masquée par d’autres émotions, la Peur nous est apparue comme un point (nœud ?) central dans la place de l’Humain dans le coaching… et pas que.

Qu’est-ce que la Peur ?

Son origine latine est « pavorem » dont le sens archaïque serait « être frappé ». Aie aie aie.. ça commence fort! Ce qui revient à dire que nous la subissons. En effet, à moins d’être maso, il y a peu de gens volontaires pour être frappé.

Ainsi la Peur nous frapperait et tenterait inexorablement de nous mettre à terre.

Mais qui est-elle ? Nom, prénom, taille, poids…afin de l’identifier et lancer un « mandat d’arrêt international » :-). Impossible de l’identifier précisément, car elle prend autant de formes qu’il y a d’habitants sur cette planète. Et pour cause, comme les autres membres du club des six émotions de base, la Peur est universelle.

Calmons-nous deux minutes et rappelons que la Peur fait, en effet, partie des six émotions primaires que sont aussi la Joie, la Colère, la Tristesse, le Dégoût et la Surprise. Et comme toutes ces émotions, si elle est là, c’est qu’elle doit bien servir à quelque chose, non ?

À quoi sert la Peur ?

La Peur veut nous surprendre, elle se déploie tel un Goéland en vol et fonce sur sa proie lorsque celle-ci est vulnérable. Comme c’est bizarre… car pour ceux qui le connaissent, il y a un dénommé Jonathan Livingston, goéland de son état, qui nous accompagne vers le Chemin pour apprendre, découvrir, être libre. (Si vous ne l’avez pas lu, c’est un excellent livre et hymne à la liberté )

Par conséquent qu’en est-il vraiment ? À quel moment la Peur pourrait-elle se manifester ? Nous sentons-nous paralysés ou excités devant elle?

Étant donné que cette émotion existe depuis que l’Homme est Homme, nous pouvons dire qu’elle nous a sauvé les miches plus d’une fois. En effet, nous voyons la Peur comme un signal qui nous renseigne sur la dangerosité éventuelle d’une situation. Il existe alors trois attitudes pour rester en vie : fuir, combattre ou rester figé.

Aujourd’hui encore, point besoin d’un mammouth fonçant sur nous pour adopter les mêmes attitudes. Les situations du quotidien générant de la Peur sont légion:

  • Peur de parler en public
  • Peur d’aller à un RDV
  • Peur de lancer son entreprise
  • Peur d’annoncer une mauvaise nouvelle
  • Peur d’avoir peur
  • etc.

La Peur, une « enn-amie » qui vous veut du bien

Lors d’une rencontre, elle peut être la réaction face à l’inconnu, à la découverte de l’autre…et de soi face à l’autre. Elle n’épargne aucune relation et encore moins la relation de coaching…enfer et damnation!

L’ouverture à l’autre, sans préjugé , avec bienveillance , serait-ce un antidote ?

Pour continuer la réflexion, il est intéressant de mettre en lumière certaines expressions avec le mot « peur », on peut trouver “mourir de peur”, “exorciser ses peurs”, “avoir la peur au ventre, “surmonter sa peur”, “peur panique”, “peur bleue”, etc. Dans le langage populaire, la Peur semble être un mal exogène comme un virus ou un esprit malin. Chacun de nous livrerait alors un combat incessant et…usant contre ses peurs comme St Michel contre le dragon (amusant, on retrouve le même dragon à chevaucher du précédent billet sur la vulnérabilité !!)

Facile de terrasser le malin lorsque l’on est Archange, mais que faire lorsque nous sommes des Humains…? Ça se complique .

Ce qui est rassurant c’est que la peur est inhérente à chacun d’entre nous. En tant que telle, on ne peut passer à côté (désolé…) elle se doit d’être ressentie, comprise pour les courageux, acceptée pour éventuellement envisager d’être dépassée ( si c’est bon pour son écologie personnelle ) et ainsi pouvoir ouvrir les champs des possibles.

Précisément, en coaching, l’une des richesses de l’accompagnement est d’ouvrir ces champs des possibles. D’où l’intérêt, vous l’aurez compris, de tôt ou tard aller faire un tour du côté des peurs du client. (Pour celles du coach, si elles sont vécues avec le client en séance, c’est en supervision qu’elles seront explorées)

Oui, les peurs font bel et bien partie de nous et sont toutes aussi personnelles que nos rêves, nos fantasmes, nos valeurs, nos croyances et sont un filtre de compréhension et d’analyse tout aussi redoutable.

Que fait-on alors avec sa Peur ?

Un des premiers apprentissages serait d’assumer le fait que les peurs soient placées sous notre responsabilité. Pour Sartre (JPS pour les intimes), « nous sommes condamnés à être libres sans excuse ni alibi » annihilant l’excuse de la Peur et redonnant à l’Humain sa liberté et la possibilité d’être l’acteur de sa vie.

Une autre piste à explorer est celle des besoins. En effet, se demander quel est le besoin non satisfait quand l’émotion de Peur surgit est un premier pas intéressant. Généralement, il s’agit du besoin de sécurité et notamment de sécurité vis-à-vis de soi.

D’où la question que nous posons : “Comment vous sécurisez-vous face à vos peurs ?

Il appartient donc à chacun de nous de se mettre au travail…Haut les cœurs ! 😉

Pour finir, une pensée d’Antoine de Saint Exupery

« Être humain c’est dépasser les limites, la peur de l’inconnu, de l’autre si différent , si semblable »


Si vous aussi voulez explorer ce qui se passe derrière vos peurs tout en étant dans un cadre sécurisé et sécurisant, contactez-moi ici; nous pouvons travailler ensemble.


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