Être heureux, c’est bien; le rester c’est mieux. Repensez à la dernière fois où vous avez connu une expérience positive ayant généré un sentiment de bien-être, une émotion de joie ou un ressenti de légèreté. Par exemple, gagner une compétition, tomber amoureux(se), obtenir une promotion, décrocher un emploi, acquérir un nouvel objet high-tech ou tout autre événement que vous pouvez qualifier de positif dans votre vie. Combien de temps a duré ce sentiment d’allégresse ? Quelques jours pour certains, plusieurs mois pour d’autres, rarement plus. J’ai appris récemment qu’il était possible d’envisager un bonheur durable. Je vous propose de découvrir comment, dans ce billet.
J’ai une bonne et une moins bonne nouvelle concernant le bonheur durable
Commençons par la moins bonne. L’augmentation du bien-être correspondant à des événements de vie positifs s’amenuisent avec le temps. Ce phénomène s’appelle l’adaptation hédonique. C’est ce que montre depuis plusieurs années Sonja Lyubomirsky, professeur à l’université de Californie, Riverside, Etats-Unis. Ses travaux en psychologie positive et recherche du bonheur l’ont conduit à ce constat.
La bonne nouvelle (il y en a même deux), c’est qu’il est possible de contrecarrer cette adaptation hédonique pour prolonger et favoriser cet état de bonheur. Plusieurs facteurs ont été identifiés pour atteindre cet objectif (je les partage plus bas). L’autre bonne nouvelle est que ce mécanisme d’adaptation opère de la même manière avec les événements perçus comme négatifs (rupture, perte d’emploi, accident, etc.). A noter quand même que dans ce cas, les études ont montré que le retour à la “normale” paraît moins évident qu’avec les événements positifs.
Ce qui veut dire que, quel que soit l’événement positif ou négatif que connaît un individu au cours de sa vie, il retrouvera tôt ou tard un niveau de bonheur identique ou proche à ce qu’il ressentait avant cet événement. Une autre conséquence à cette adaptation est que ce même individu verra une transformation de ses attentes vis-à-vis des éléments positifs ou négatifs de sa vie. Il pourrait ainsi considérer comme acquises les situations qui le rendaient précédemment heureux et de la même manière se trouver endurcit vis-à-vis des conditions qui autrefois le rendaient malheureux.
Il est où le problème ?
A priori, l’un des buts majeurs de l’être humain au cours de sa vie est de tendre le plus possible vers un truc qui s’appelle le bonheur. Là-dessus tout a été traité en long en large et en travers. Du “bonheur pour les nuls” jusqu’au “Secrets du bonheur” en passant par “Le bonheur en 10 étapes”, celui ou celle qui souhaite s’engager dans cette quête aura de quoi s’occuper. C’est d’ailleurs une tendance de plus en plus marquée de nos jours.
Là où le bât blesse, c’est que l’obstacle principal à la préservation du bonheur est précisément cette adaptation hédonique que j’ai mentionnée. En effet, si un individu s’adapte à tout ce qui est positif, alors peu importe les expériences palpitantes, significatives et merveilleuses qui l’attendent, ces expériences ne Ie rendront pas plus heureux, mais au contraire, risquent de Ie porter à acquérir toujours plus de choses nouvelles et épatantes et de Ie placer dans une course sans fin vers ce Graal ancestral.
Comment vivre un bonheur durable ?
Si vous lisez ce blog depuis quelques temps, vous connaissez mon point de vue sur les recettes toutes faites et les pseudo formules magiques. Pour autant, il y a bien quelques stratégies spécifiques identifiées par les travaux de Lyubomirsky et ses collègues pour contrecarrer l’adaptation hédonique.
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Continuer à prêter attention à un changement positif d’activité dans sa vie
En d’autres termes c’est apprécier consciemment et régulièrement ce qui est et non ce qui pourrait être (ooh, c’est beau ça 🙂 )
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Vivre des expériences variées et dynamiques
En d’autres termes, c’est combattre la routine et s’engager dans des actions ayant du sens pour soi.
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Favoriser les activités générant des moments nouveaux et inattendus
En d’autres termes, c’est créer de la surprise dans sa vie et exprimer combien nous apprécions ces moments originaux.
Ces trois stratégies auront pour principales conséquences positives de créer un flux continue d’événements, de pensées et d’émotions agréables et d’augmenter de fait le niveau de bonheur de celui ou celle qui les emploie.
Bien entendu, tout ceci ne se fait pas juste parce qu’un beau matin, vous vous réveillez et vous vous dîtes : “Tiens, aujourd’hui je vais faire un peu de bonheur durable. Je vais contrecarrer les plans de l’adaptation hédonique.”
Pour tendre vers le bonheur durable, les stratégies que propose Lyubomirsky sont des pistes qui méritent d’être expérimentées sur le long terme et entretenues au fil du temps. Au final, il s’agit plus d’envisager un nouveau mode de vie plutôt que considérer le sujet comme le dernier gadget à la mode.
Sources :
“Psychologie de l’adaptation” de Cyril Tarquinio et Elisabeth Spitz. (Ed. de boeck)
“Cerveau et Psycho: l’essentiel”. Comment construire un bonheur durable par Sonja Lyubomirsky, Katherine Jacobs
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Y’a aussi avoir des projets, tout le temps et plusieurs(même des petits)
Oui Natacha, tu as raison. Cela rentre dans la stratégie « vivre des expériences variées et dynamiques ».
Merci pour ton commentaire 🙂
C’est un peu la capacité à s’émerveiller de la beauté qui nous entoure au quotidien sans en être blasé ?
Se laisser surprendre par tout ce que l’on redécouvre ?
Laisser la place à notre âme d’enfant que l’expérience d’adulte a mis sous notre carapace ?
Bonjour François,
Je pense que tes propositions sont tout à fait dans l’esprit de ce qui est décrit ici. J’y adhère complètement.
Merci pour cet apport qui enrichit l’article avec d’autres mots. Cela apportera aux lecteurs d’autres éclairages sur le sujet.
A bientôt.
Quel beau résumé si vrai. Merciii de ce partage. Vivons Heureux 😉
Namaste…Alexandra
Tout à fait d’accord en particulier avec les activités qui offrent de nouvelles connaissances et de nouvelles expériences. Depuis quelques mois je m’efforce à m’inscrire dans de nouveaux clubs, je refais du sport et de la peinture, et j’admets que l’impact sur ma vie est phénoménal! merci pour l’article 🙂