Pour ceux qui ne le connaissent pas, Caliméro est un personnage de dessin animé représenté par un poussin noir avec une coquille d’oeuf ébréchée sur la tête. Il fut diffusé sur le petit écran dans les années 70. Lors de ses (més)aventures, il se trouve (se place) très souvent en position de victime vis à vis des évènements, des relations, des autres personnages, bref de tout ce qui peut faire de lui un opprimé de la première heure. Il passe son temps à se plaindre et ne voit en la vie qu’injustice et malchance.
D’ailleurs, sa phrase fétiche et devenue culte à chaque fin d’épisode était:
“C’est vraiment trop injuste!”
Il arrive parfois que nous soyons face à une situation dont l’issue ne corresponde pas à nos attentes ou dont l’objet de préoccupation fasse vibrer en nous une petite corde sensible. Il nous pend alors au nez la tentation de se positionner en tant que victime des évènements et de rentrer dans le désormais célèbre syndrome Caliméro.
Voyons aujourd’hui 5 stratégies pour botter le cul du Caliméro qui sommeille en nous et lui montrer qui est le boss.
Stratégie n° 1: Dormir
Dormir est un bon moyen de laisser passer un peu de temps pour permettre à notre cerveau de se rafraîchir et se refaire une petite santé. Une sieste ou carrément une bonne nuit de sommeil permettra de faire marcher le disque dur en arrière-plan, sans s’en rendre compte.
Le top de cette astuce consiste à se poser une question prêtant à réflexion juste avant de sombrer dans les bras de Morphée. Il est alors possible qu’au réveil, apparaisse une perspective nouvelle sur la situation vécue comme difficile
Ce n’est pas l’ultime ressource, mais c‘est déjà ça.
Stratégie n°2: Se redresser
Avez-vous déjà observé la posture de Caliméro? Il est penché en avant, les épaules rentrés, le regard à ses pieds, il fonctionne au ralenti. J’entends et lis souvent des discours sur le coaching et le développement personnel prônant que l’esprit contrôle le corps, mais plus rarement que l’inverse est tout aussi vrai.
Si un état d’esprit négatif peut effectivement avoir, à la longue, des répercussions sur le corps, le fait d’adopter une posture plus active, plus droite et plus énergique favorisera une humeur plus joyeuse et susceptible de nous aider à passer ce cap difficile.
Ce n’est pas l’ultime ressource, mais c‘est déjà ça.
Stratégie n°3: Faire un P5
Qu’est-ce que c’est que ce truc? En fait, P5 est le Premier Plus Petit Pas Possible (ça c’est de moi). Je suis en train de lire un bouquin sur ce sujet, “Un petit pas peut changer votre vie. La voie du Kaizen” de Robert Maurer. En gros, et pour rester dans le contexte de ce billet, il s’agit de se demander quelle serait la plus petite chose réalisable par nous ici et maintenant pouvant recadrer en douceur notre Caliméro plaintif. Ici, il ne s’agit effectivement pas de le sortir par la peau du … cou, mais de l’accompagner gentiment vers la sortie et lui dire adios amigo.
D’ailleurs, cette stratégie peut être combiner avec la première puisqu’il s’agit de se poser une question.
Ce n’est pas l’ultime ressource, mais c‘est déjà ça.
Stratégie n°4: S’écouter
Ou plus précisément écouter son ressenti, écouter la manifestation du besoin qui n’est pas satisfait dans cette situation, écouter son monologue intérieur comme si vous l’entendiez de la part d’un ami proche de vous. Je vous accorde que ce n’est pas la stratégie la plus facile qui soit, et en même temps “Être conscient de la difficulté permet de l’éviter”. Ça, ce n’est pas de moi, mais d’un certain Lao Tseu
S’écouter de façon bienveillante nous fera peut-être prendre conscience de notre responsabilité dans la situation vécu comme injuste.
Ce n’est pas l’ultime ressource, mais c‘est déjà ça.
Stratégie n°5: Ne pas s’écouter
Non, je ne pars pas en vrille 🙂 Ne pas s’écouter signifie ici, arrêter de ressasser en boucle l’objet de notre plainte, de rentrer dans des tergiversations du style “Si j’avais fait ceci ou dit cela, l’issue aurait été différente”. L’analyse constante d’une situation passée, si elle n’est pas accompagnée d’une démarche orientée vers la solution, est clairement paralysante.
De plus, ce type d’analyse a tendance à favoriser les généralisations et par le même procédé à créer le début des croyances limitantes.
Comment faire alors pour ne pas s’écouter, alors que les pensées paralysantes viennent sans crier gare et s’installent tranquillement comme si elles étaient chez elles? Et bien justement, elles sont chez elles (donc chez vous). L’idée est de sortir de chez elles (donc de chez vous) et d’aller prendre l’air. Changer de lieu modifie de fait la perception de notre environnement et peut faire émerger quelques nouvelles idées créatrices.
Ce n’est pas l’ultime ressource, mais c‘est déjà ça.
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En clin d’oeil à la théorie du P5, Confucius dit « le voyage de 1000 lieues commence par un pas »… Confucius aurait-il aidé Caliméro ???
Probablement que oui 🙂 J’aime aussi une pensée de Pythagore qui dit que le commencement est la moitié de tout. Je trouve cette phrase très puissante.
Merci d’avoir laissé un commentaire.
S’engager, c’est faire ce premier pas vers…sa propre découverte il me semble… plus que la découverte de ce que l’on nomme l’inconnu qui nous paralyse. En nommant et qualifiant : « l’autre », l' »extérieur », « le monde », etc. nous nous séparons et nous nous isolons de facto de notre environnement…comprendre et ressentir que nous sommes « l’autre » et sommes notre environnement, permet de briser ces frontières et de nous libérer de nos peurs….qui ne sont que des peurs de nous-mêmes en fin de compte…
bien à toi
LF
Je reconnais bien là ton style inimitable Laurent :-). J’ai hâte d’être à notre prochain déjeuner. Je sens que mes neurones vont fumer…
Merci pour ton commentaire.
Bonjour Christophe,
Dans mon quotidien professionnel, et dans la phase de coaching qui en fait partie je donne des devoirs aux jeunes personnes que je reçois en les incitant à aller pousser( comme je l’ai fait à leurs âges) les portes des entreprises dans lesquelles ils rêvent de travailler. Cette position de victime je la détruit par une phase interrogatoire où l’échange révèle l’individu. Mais surtout, il est important dans les situations complexes ou d’échec que chacun se regarde dans un miroir et se dise : »quelle est ma part de responsabilité dans ce qui m’arrive »
Abdelhamid
Chargé d’emploi en Mission Locale et Responsable de la relation entreprises.
Merci Abdelhamid pour ton partage de vécu en situation professionnelle. Rechercher notre part de responsabilité dans les situations complexes ou d’échec n’est effectivement pas toujours évident… mais Ô combien nécessaire 😉
Bonjour et merci pour cet article intéressant, comme toujours.