Parfois tu te demandes pourquoi toutes ces situations que tu traverses sont si difficiles à vivre. Tu m’as même dit que tu commençais à être envieuse de toutes ces personnes autour de toi qui semblent n’avoir aucun problème dans leur vie. Tout à l’air de bien rouler pour elles; alors pourquoi avec toi c’est différent ? Pourquoi tu ne connais rarement voire jamais un instant de répit ? Pourquoi tu as cette impression permanente que rien ne fonctionne comme toi tu le veux, malgré tous les efforts que tu fournis ? Je te propose ces quelques lignes pour aller du côté de ce que les américains (et quelques psy) appellent les « control freaks », et voir (peut-être) comment laisser un peu plus de place à l’imprévu dans ta vie.
Quand vouloir tout contrôler n’est que la partie émergée de l’iceberg
Bon je ne t’apprends rien; cette habitude que tu as développée dès ton jeune âge de vouloir tout contrôler, n’est rien d’autre qu’un mécanisme de défense contre ce sentiment d’anxiété qui te colle aux basques comme un chewing-gum à une chaussure. Ainsi, plus tu as l’impression de pouvoir tout contrôler dans ton environnement, plus tu te sens rassurée; et par conséquent, dès que tu as le sentiment qu’une situation te glisse entre les doigts, tu passes par toutes les couleurs du spectre émotionnel (peur, anxiété, frustration, colère, irritabilité, culpabilité, etc.).
Et si encore tout ceci restait cantonné à des contextes extérieurs, relativement bien identifiés, ça passerait; mais ton besoin de tout contrôler se manifeste aussi vis-à-vis de toi (contrôle de tes émotions, de tes pensées, de tes comportements, de tes propos, de ton corps,de ton apparence, de ton temps, etc.) et vis-à-vis des autres (contrôle de tes relations, de tes proches, de tes amis, de tes collaborateurs, de ce qu’ils font ou sont, etc.). Du coup, des mots comme « imprévu », « surprise », « lâcher-prise » ou « spontanéité » sont presque des gros mots pour toi; en tout cas, tu ne les portes pas vraiment dans ton coeur et quand tu les entends, tu commences à transpirer à grosses gouttes. Tu leur préfères des mots doux à ton oreille comme « discipline », « organisation », « anticipation », « planification », « to do list », » vérification », etc. Oui, là tu te sens déjà beaucoup mieux.
Aujourd’hui, tu as bien bien vu les limites de cette attitude de vouloir tout contrôler, car tu es à un stade de ta vie où l’incertitude fait partie de ton quotidien. Et quoi de plus anxiogène pour toi que te retrouver dans une situation où, justement, c’est le flou artistique complet et tu ne sais pas où tu vas. Te souviens-tu de la fameuse « Zone neutre« , cette (pénible) deuxième phase dans toute transition de vie ?
Alors bien sûr, ne me fais pas dire ce que je ne dis pas; ce trait de ta personnalité est aussi à ton service lorsque la situation l’exige. Dans ton métier par exemple, ton côté « oeil de lynx » t’a déjà évité bon nombre de plantades magistrales et échecs cuisants. Tu en as d’ailleurs reçu quelques reconnaissances de la part de tes collaborateurs.
C’est donc là que je te place mon expression favorite :
Ne jette pas le bébé avec l’eau du bain
Pour autant, tu as aussi constaté que le contrôle poussé à son extrême se rapproche fatidiquement du perfectionnisme; ennemi public numéro 1 des projets menés dans un temps imparti, avec le minimum de stress. Il y a donc bien quelques convictions à revoir à propos de « ce qui doit être » ou de « ce qu’il faut faire« . Nous l’avions déjà évoqué il y a quelques temps.
Comment faire alors pour apprendre à vivre avec l’incertitude ?
Voilà littéralement la question que tu m’as posée lors de notre précédente séance. Et c’est une sacrée bonne question que voilà, car elle contient en elle-même la réponse.
- Apprendre, c’est découvrir de nouvelles choses, faire de nouvelles expériences, acquérir de la connaissance sur un sujet qui t’était étranger jusque-là.
- Vivre, c’est continuer à respirer, bouger, avancer sur ton chemin de vie quelles que soient les situations, heureuses ou malheureuses que tu rencontreras.
- L’incertitude est précisément l’état naturel dans lequel nous sommes quand nous pensons à ce qui pourrait arriver dans un futur plus ou moins lointain. De quoi peut-on véritablement être certain ? A la rigueur que demain le soleil se lèvera à l’Est.
Du coup, apprendre à vivre avec l’incertitude reviendrait à te montrer curieuse de découvrir ce qui peut te faire avancer sur ton chemin de vie, tout en étant consciente que la seule certitude est celle que tu expérimentes à chacun de tes pas, ici et maintenant.
Tiens, cela ressemble à s’y méprendre à « vivre l’instant présent ».
Cela te rappelle-t-il quelque chose ?
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Salut !
Très intéressant comme article, merci 🙂
Sans l’être moi même (cherchant à tout contrôler) j’ai cependant une petite touche à apporter à l’argumentation.
J’aime beaucoup le « cercle d’influence » (événements et éléments sur lesquels on peut avoir un impact) et l’environnement (sur lequel on ne peut rien du genre : il fait mauvais temps ajd). Ce concept est développé dans le livre « les 7 habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent »
Je pense donc qu’il faut essayer de tout faire pour améliorer ce qui se trouve dans notre cercle d’influence. Et par contre, effectivement, ne pas se sentir responsable voire impacté par l’environnement sur lequel on a aucune emprise.
Après, je me trompe peut être… 😉
Bonjour Guillaume
Merci pour ton commentaire.
L’idée est en effet là; se concentrer sur les choses qui dépendent de nous (et donc dans notre cercle d’influence).
Après, la difficulté que j’entends chez bon nombre de mes clients, est faire la différence entre ce qui dépend d’eux et ce qui n’en dépend pas. Et d’autant plus avec des personnalités à tendance « control freaks » qui, justement, ont la conviction que TOUT dépend d’eux.