S’il y a bien un bénéfice à celui d’un accompagnement en coaching c’est celui de pendre du recul sur une situation, une problématique, un contexte dans lequel nous nous pensons et nous sentons coincés et qui se fait de plus en plus oppressant. Cette mise en perspective permet, entre autre, d’observer cette même situation sous un angle différent, et ainsi apercevoir des possibilités de sortie. Voyons aujourd’hui quelques pistes pour favoriser cette mise à distance.
Le jour d’après
Quand je parle de mise à distance, de perspective, d’angle de vue, il y a une connotation de distance géographique, de déplacement dans l’espace vis à vis du problème vécu comme tel. Je traiterai cet exemple plus bas.
Ici, il est plutôt question de distance temporelle. L’adage bien connu qui dit que « la nuit porte conseil » est plus utile qu’il n’y parait. C’est en effet le minimum de temps qu’il faut pour SE laisser le temps de réfléchir sur la situation avec un minimum d’objectivité. Cela évite aussi de se retrouver en état de C.R.A.S.H*. Ou autrement dit Contracté, Réactif, en Analyse paralysante (la rumination), Séparé (ici dans le sens contraire d’aligné) et Heurté ou Haineux.
Le temps, quand il est utilisé dans cet objectif de prendre un peu de recul sur une situation est la première étape d’un positionnement plus adapté.
Le zoom arrière
Nous rentrons ici dans les métaphores liées au déplacement dans l’espace comme je l’indiquais plus haut. Prendre du recul revient en effet à « voir » les choses de manière plus distancée, plus lointaine.
Vous me direz OK, mais c’est pas parce que je vais faire un, deux, trois ou dix pas en arrière, que la situation va changer.
C’est un fait! Seulement, ici l’idée n’est pas de se focaliser sur la problématique en question mais sur le contexte dans lequel elle se situe ou sur le sens qu’on lui donne (nous verrons cet exemple plus tard). C’est donc un zoom arrière sur le contexte dont il s’agit ici. Élargir le contexte où se situe une difficulté revient mécaniquement à diminuer celle-ci dans la perception de l’importance que l’on veut bien lui donner. Il sera alors plus facile de trouver des idées pour en venir à terme.
Un petit exemple sous forme de conte**:
Un vieux maître demanda à un jeune homme triste de mettre une poignée de sel dans un verre d’eau et de le boire.
– Quel goût cela a-t-il ? demanda le maître
– C’est mauvais, répondit l’élève
Le maître sourit et demanda alors au jeune homme de prendre une autre poignée de sel dans l’autre main et de la jeter dans le lac proche d’eux.
Les deux hommes marchèrent en silence, puis le jeune homme jeta le sel dans le lac. Le viel homme lui dit:
– Bois un peu de cette eau.
Et tandis que l’eau dégoulinait sur son menton, le maître lui demanda:
– Quel goût cela a-t-il?
– C’est bon, répondit l’élève.
– Est-ce que tu sens le goût du sel? demanda le maître
– Non, dit le jeune homme
Alors le maître s’assit auprès du jeune, lui prit la main et lui dit:
– Dans la vie d’une personne, la douleur ne change pas. Mais la sensation qu’on en a dépend de l’endroit où on la place. Alors quand tu ressens une douleur, la seule chose à faire est d’élargie le contenant: cesse d’être un verre et deviens un lac.
Pour l’anecdote, je suis fan des documentaires sur l’univers, les origines de la terre, la préhistoire, le futur lointain etc… Ces points de vue distancés de mon modeste quotidien me remettent gentiment à ma place lorsqu’il m’arrive de faire une fixette sur le chargeur de mon téléphone que je ne trouve pas ou sur mon prochain billet dont l’inspiration me fait défaut 🙂
J’aborderai la semaine prochaine deux autres pistes pour permettre la mise en perspective d’une situation émotionnellement difficile, dont l’une pourrait paraitre comme paradoxale.
* D’après Robert Dilts et le coaching génératif
** Tiré du livre « La métaphore. Voie royale de la communication » de Gérard Szymanski. InterEditions
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Lorsqu’une situation s’annonce ardue,on dit « il faut cerner le problème »,à défaut de prendre du recul-qui veut,peut-être dire la même chose.Ou,si on utilise les deux termes:prendre du recul et cerner le problème,cela permettrait de voir les choses de façon plus claire,au lieu de s’accrocher à cette situation de près,se coller à elle et ne plus s’en sortir…
Merci Tahar de ton commentaire.
Sans trahir le suspens, je peux te dire que tu es en avance sur le billet de la semaine prochaine 🙂
La distance temporelle pour éviter le CRASH. J’aime bien l’image et l’argumentaire. Merci Christophe, j’ajoute l’outil dans ma boîte.
Avec plaisir Suzanne. Merci pour ton commentaire
Pour illustrer cette « prise de recul », ce « sens à donner » dans les situations douloureuses, le conte que tu utilises est tout simplement extra !
Ne pas nier la douleur, l’accueillir, mais repenser et visualiser le contexte sous un angle différent… J’aime !
Merci de ce partage !
Merci de ton retour Sandrine.
Je suis en train de lire ce livre sur les métaphores et j’aime beaucoup cette approche, que je compte développer.
C’est nous qui devons te remercier pour tous les efforts que tu entreprends.
A bientôt !
Joli conte qui illustre bien que l’on ne peut changer que deux choses : soi et sa vision du monde.
L’état COACH au prochain billet ?
Ah! Un coach génératif dans la salle?
Non Philippe, l’état COACH ne fait pas parti de mon prochain billet, bien qu’il y aurait toute sa place. Peut-être un prochain billet 😉
Merci pour ton commentaire.