Partager la publication "La place de l’Humain dans le coaching : le temps"
Le temps ne cesse d’obséder nos contemporains. Il est devenu depuis quelques années un élément avilissant qui régit notre vie en dictateur. La course contre le temps s’est infiltrée de façon sournoise par capillarité dans l’ensemble de nos champs de vie. Aucun domaine n’est épargné.
Des exemples ?
- En amour : le speed dating où comment avoir l’illusion de rencontrer l’homme ou la femme de sa vie en 7 minutes
- Au travail : les dossiers et projets à remettre à sa hiérarchie « pour hier »
- En famille : les activités multiples et variées des membres de la famille les conduisent à se croiser à toute vitesse (communication via SMS, post-it sur le frigo, appel « entre-deux ») sans jamais se donner le temps de se retrouver pour simplement être ensemble
- En société : Le temps de réponse moyen à une sollicitation technologique de type SMS ou mail est proche de l’instantané. Quitte parfois à couper la relation avec son interlocuteur pour s’empresser de répondre. L’anti-qualité relationnelle par excellence.
Quelles peuvent être les motivations des uns et des autres pour s’entêter à combler le temps ou pour s’épuiser à courir après lui ?
- Ne pas s’ennuyer ?
- Optimiser sa journée ?
- Fuir un face à face avec soi-même ?
- Diminuer l’angoisse d’une fin, quelle qu’elle soit ?
Autant de questions auxquelles nous vous invitons à réfléchir et éventuellement compléter.
Le temps dans le coaching
En coaching, la notion de temps se retrouve dès le début de l’accompagnement quand le client pose le type de question qui suit ou fait ce type de remarque :
- Combien de temps dure un coaching ?
- En combien de temps vais-je atteindre mon objectif ?
- A quel moment mon collaborateur pourra-t-il être performant dans son nouveau poste ?
- Peut-on se rencontrer 3 fois par semaine ? Comme ça, j’irai 3 fois plus vite 🙂
Désolé chers lecteurs, mais ça ne marche pas comme ça. Le temps du coaching est le temps du changement. Et étant donné qu’un changement est aussi unique et personnel que l’ADN de chacun, le temps qu’il faut pour permettre à un client d’atteindre son objectif est simplement celui dont il aura besoin.
Dans ce cas, le temps devient un allié précieux. Il permet à la personne de mûrir sa réflexion, d’appliquer dans son quotidien ses prises de conscience, d’expérimenter de nouveaux chemins pour atteindre un résultat différent, de retourner sur ces pas s’il lui arrive de s’égarer, bref de se donner du temps.
Prendre du temps ou se donner du temps
Quelle différence me direz-vous ? Illustrons cette idée par une métaphore.
Imaginez que le temps dont vous disposiez dans une journée se trouve dans un récipient pouvant contenir l’équivalent de 24 heures. Que vous décliniez ces heures en minutes ou secondes importe peu. Le récipient en question ne peut contenir plus que l’équivalent de 24 heures.
Si vous êtes dans une démarche de prendre du temps, vous piochez au fur et à mesure de vos besoins, envies ou contraintes pro ou perso dans ce récipient. Que se passe-t-il alors quand le récipient est vide ? Vous êtes marron. Vous ne pourrez plus prendre de temps, car il n’y en a plus. Pourtant, les besoins, envies ou contraintes peuvent toujours se présenter à vous. Ils se foutent de savoir si votre récipient est plein ou vide. C’est à ce moment-là que le stress débarque en fanfare et que les arbitrages plus ou moins pertinents surgissent.
Intéressons-nous maintenant au fait de se donner du temps.
Ici, le temps dont vous disposez ne dépend plus d’un quota préétabli qui ne doit son existence qu’à la volonté passée de quelques personnes voulant structurer le monde (ils ont quand même bien fait pour plein de raisons, je ne le renie pas…), mais uniquement de vous. Ce temps-là est un temps qui vient de l’intérieur. Il correspond à ce qui est important pour vous, ce qui donne du sens à vos actions, ce qui vient satisfaire vos valeurs fondamentales.
Contrairement au temps « pris », ce temps-là, que l’on se donne, est inépuisable. Il sera toujours en adéquation avec les éléments cités précédemment et qui font partie de qui vous êtes.
Le temps que l’on se donne enrichit notre vie; le temps que l’on prend l’épuise
Article d’actualité ! Dans un monde où effectivement il semble essentiel d’avoir toujours quelque chose à faire… Le temps de « niaisage » comme j’aime l’appeler devient tabou. Je le vois effectivement dans le monde de l’entreprise, tout le monde est toujours pressé, chaque demande est une urgence pour la veille même si personne n’a réellement compris le besoin ! Dans la vie privée, c’est pareil. Il devient presque difficile d’organiser une rencontre avec des amis si on ne s’y prend pas un mois à l’avance. Pour les enfants c’est pire, il faut à tout prix les occuper par tout un tas d’activités qu’ils n’ont même pas choisies, si bien qu’ils n’ont plus le temps de réfléchir !
Bel article, j’adhère on ne peut plus à la conclusion !
Merci de ton retour Xavier 🙂
Il est vrai que pour beaucoup c’est la course au temps, et en même temps la pratique de la méditation se développe de plus en plus ( y compris en entreprise et pour les enfants ); signe que l’on a tout à gagner à prendre du temps pour laisser filer le temps 🙂
« à se donner du temps » :d
Merci pour cet article très intéressant.
Cette notion de temps, j’en parlais avec une amie il n’y a pas très longtemps justement.
Je suis convaincue des bienfaits de prendre du temps pour soi, pour être bien, du temps pour les autres, pour communiquer en étant complètement présent, dans l’ici et maintenant ! Enfin plutôt se donner du temps pour soi 😉
Un grand bravo pour cette pensée sur le temps.
Pour Sylvain Tesson, le temps est le luxe du XXIème siècle…
Tous riches, donc ? Bien au contraire.
Encore faut-il savoir le prendre et surtout l’apprécier.
Buen camino l’ami !
Maurice PONS, auteur de « Les saisons »,à qui une fan avait demandé quand il publierai son prochain livre, lui avait répondu: « Ma chère, la création ne prévient pas quand elle vient. Et je serai fou de lui donner rendez-vous. J’attends seulement qu’elle daigne se présenter devant moi! »
C’est la page blanche, la toile vide, c’est le temps de la rêverie qui amène la création. Or si je considère que tout homme, femme, crée sa propre vie, chacun de nous a besoin de ce temps de « vide » pour rêver sa vie. Et personne n’est dupe!!!
Alors, oui, en tant que coach, nous créons cet espace essentiel!
On considère bien souvent que le temps est un ennemi qui passe plus vite que le voudrions… C’est pourtant l’un des plus grands principes de la nature qui influence absolument tout 🙂 Je trouve cela très intéressant d’aborder la notion du temps à travers le prisme de l’être humain !! Accepter que notre temps est limité et pourquoi pas s’autoriser à profiter de chaque instant que nous offre la vie ?