Quand l’art de faire l’autruche vous amène à creuser le trou duquel vous voulez sortir. Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi un problème vu par des personnes extérieures était plus facilement résolu (ou en voie de l’être) que par les personnes qui font partie intégrante du problème ? C’est d’ailleurs un peu l’intérêt de faire appel à un coach, si ce n’est que dans ce cas précis, ce sera à lui de vous accompagner à voir le problème sous un autre angle de façon à trouver vos propres solutions.
Quoi qu’il en soit, le sujet de cette semaine sera consacré à cet art inconscient de négliger des informations utiles pour résoudre un problème, appelé aussi méconnaissance.
Une méconnaissance est donc une omission inconsciente d’une information qui pourrait s’avérer utile pour résoudre un problème. Au final, si vous êtes dans un type de méconnaissance (nous verrons lesquels plus tard), quelque soit la stratégie que vous employez pour résoudre votre problème, elle sera inefficace (en plus d’être souvent inadaptée). C’est là que vous commencez à creuser le sable pour y mettre la tête et faire l’autruche.
Par exemple, si vous repensez à une situation qui, au final, a généré chez vous un certain malaise (relationnelle, comportementale, environnementale, décisionnelle, etc.), et en y repensant à tête reposée:
- Auriez-vous pu agir autrement, alors que vous n’y avez même pas pensé une seule seconde sur le moment ?
- Avez-vous négligé la capacité de quelqu’un d’autre à agir de telle ou telle manière ?
- Existait-il des ressources disponibles dans ce contexte auxquelles vous n’avez pas pensé à faire appel ?
- Repérez-vous un moment où vous avez exagéré ?
- Quels aspects de vous-mêmes, des autres ou de la situation avez-vous exagéré ?
En répondant à ces quelques questions, vous commencez à mettre à jour différentes méconnaissances qui se sont manifestées dans la situation. Attention, ce n’est pas évident d’y répondre tout seul et de façon objective. Si vous avez la possibilité de le faire avec un(e) ami(e) ou un proche, ce sera plus simple.
Faire l’autruche : les types de méconnaissances
Il existe trois types de méconnaissances :
- La méconnaissance du stimulus qui consiste à occulter carrément la perception du problème. Par exemple, si je suis un gros fumeur et que chaque matin en me levant je tousse à me décrocher les poumons et que vous me le faites remarquer, je vous répondrai : “Une toux ? Quelle toux ?”
- La méconnaissance du problème lui-même qui, malgré le fait de se rendre compte de certaines conséquences, ne constitue en aucun cas un problème en soi. Par exemple, après votre remarque sur ma toux du matin, je vous répondrai : “Ah oui, je tousse toujours le matin. Ça fait un moment d’ailleurs; mais ce n’est pas un souci.”
- La méconnaissance des options possibles à la résolution du problème qui consiste à occulter que quelque chose peut être fait pour résoudre le problème. En restant sur l’exemple de la toux du fumeur, je vous répondrai : “Ah oui! C’est en effet une vilaine toux, probablement dûe à la cigarette. Je sais que ce n’est pas bon signe, mais bon, je ne vois pas ce que je pourrai y faire.”
Faire l’autruche : les niveaux de méconnaissances
Parallèlement aux types de méconnaissances qui concernent donc les stimuli, les problèmes et les options, il existe aussi différents niveaux de méconnaissances. Nous parlons de niveaux car il y a une sorte de lecture progressive dans le degré de méconnaissance.
- Niveau 1 : L’existence
Méconnaître l’existence du stimulus, du problème ou des options est la base d’un blocage empêchant toute tentative de changement. En gros si ce niveau de méconnaissance n’est pas levé en priorité, c’est peine perdue d’envisager un changement.
- Niveau 2 : La signification
Méconnaître la signification du stimulus, du problème ou des options empêchera l’évaluation des conséquences et des risques liés au problème. Ces méconnaissances sont importantes à lever pour éviter de partir droit dans le mur.
- Niveau 3 : Les possibilités de changement
Méconnaître les options disponibles pour solutionner le problème revient à se trouver dans une voie ou une seule issue est identifiée : celle de la voie sans issue :-). La levée de ce niveau de méconnaissance génère souvent chez le sujet un regain d’espoir vis à vis d’un problème qu’il pensait jusqu’alors insolvable.
- Niveau 4 : Les possibilités personnelles
Méconnaître ses propres aptitudes à résoudre le problème revient ici à ne pas avoir conscience de ses ressources pour agir sur le problème. Bien que la personne ait conscience de sa problématique, qu’elle sache ce que cela pourra entraîner et qu’elle identifie des options possibles pour résoudre ce problème, elle n’y parvient toujours pas car se sentant limitée, bloquée dans sa mise en action.
Faire l’autruche : Y voir plus clair (ne serait-ce qu’un peu…)
La levée des méconnaissances n’est pas une chose aisée. C’est d’autant plus difficile que, par définition, quand nous sommes sujet d’une méconnaissance, nous ne nous en apercevons pas.
Aussi, à la lecture de ce billet, le premier pas à envisager face à une situation problématique serait à minima de caresser l’idée que nous n’avons pas tous les éléments clairement identifiés pour résoudre cette situation avec le maximum de conscience.
Source : « Manuel d’analyse transactionnelle ». Ian Stewart, Vann Joines. Ed InterEditions
Pensez à partager cet article avec vos amis sur les réseaux…
En fait nous nous trouvons en face d’un détachement de la réalité et d’erreurs de réflexions que nous pouvons commettre sans que notre cerveau nous en avertit. La pratique d’une recherche méthodique des erreurs d’après une liste des principales erreurs peut peut-être nous aider à les éviter. http://www.reussirensemble.info/2011/08/20110803les-erreurs-de-reflexion/
Me revoici! J’aime beaucoup votre blog et vos articles! Je remarque que nous travaillons sur des sujets communs. J’ai récemment rapprocher « l’art de faire l’autruche » avec les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » de Lise Bourbeau, ouvrage dont je prépare la chronique en ce moment. Ce qui nous motive à faire l’autruche, la façon dont nous nous y prenons pour choisir ou non de régler nos problèmes dépendraient aussi de notre rapport à 5 blessures émotionnelles que sont le rejet , l’abandon, la trahison, l’humiliation et l’injustice. Je vérifie chaque jour la véracité de ces 5 blessures dans mon quotidien d’accompagnement thérapeutique. Elles m’en disent plus sur les motivations d’une personne à faire appel à mes services.
Carole
Bonjour j’ai sûrement une des cinq blessures en faisant l’autruche mon souci est que je suis une personne trop franche qui dit les choses sans filtre et surtout sans méchanceté mais qui n’est pas toujours acceptée par des personnes du coup maintenant quand je dois m’exprimer en réunion j’ai tellement eu des problèmes que je fais un blocage sur les réunions collectif même si cela peut être intéressant ce que je dis ou même pertinent pour moi j’ai peur que les gens le prenne mal et que ça me crée des problèmes du coup blocage!!
Merci à tous le deux pour vos commentaires. Ils contribuent à enrichir l’article et permet au lecture d’avoir des éclairages différents.
Hello Christophe,
Y voir plus clair…pour mieux comprendre…pour moins stresser et donc avoir plus d’énergie;..car le stress mange bcp de notre énergie !
et justement, bonne nouvelle : je t’annonce que tu fais la une de l ‘actualité ici : http://ecole-du-bien-etre.net/moins-de-stress-plus-energie-communiquons-bien/
Si tu le coeur t’en dit, tu peux rédiger un court article pour le signaler à tes lecteurs…entre 2 sauts en parachute !..tu peux aussi me laisser un commentaire !
A bientôt…et bon dimanche
Karine
Merci de ton commentaire Karine ainsi que pour la publication de la contribution à ton projet.
A bientôt
Bonjour, depuis cinq mois je suis en couple et je me rends compte que mon compagnon fait l’autruche concernant tout type de soucis…je tien à lui mais je suis à l’opposé de ce genre de comportement…le fait qu’il fasse l’autruche ne me permet pas de me projeter avec lui alors ma question est la suivante : que puis-je faire pour l’aider ?
Bonjour Pizzuto
Merci pour votre commentaire
Votre question est : « que puis-je faire pour l’aider ? »
Je vous propose de répondre à votre question en lisant l’article suivant : « https://www.leblogdesrapportshumains.fr/aider-quelquun/ »
Au plaisir de vous lire
Christophe