J’aime donc je suis est le titre d’un film documentaire qui est en passe de se réaliser dans les prochains mois. En anglais, cela donne “I Love Therefore I Am”. J’ai été contacté tout récemment par Marine Billet, l’une des coréalisatrices de ce documentaire, pour partager cette info et soutenir le projet (l’autre étant l’actrice Leslie Coutterand) . Chers lecteurs, non seulement je partage l’info, mais je vais aussi partager avec vous mon enthousiasme à soutenir ce projet. De ce fait, et pour faire le lien entre le film et la ligne éditoriale de ce blog, voici comment j’envisage la place de l’Amour dans les Rapports Humains.
À vrai dire, je m’étonne de ne pas avoir déjà abordé le sujet depuis la création de ce blog; car ce n’est pas une passerelle qui existe entre ces deux sujets, c’est carrément le Golden Gate Bridge. Peut-être que le domaine est tellement vaste et connecté à quantité d’éléments gravitant autour, que je ne savais pas par quel bout le prendre ?!? L’opportunité de soutenir ce documentaire “J’aime donc je suis” m’offre donc une belle accroche pour dérouler le fil. Je suis curieux de voir où celui-ci va nous mener…
J’aime donc je suis : la genèse
Avant de ramener ma fraise sur le sujet, n’oublions pas que je commets ce billet pour soutenir le projet en question. Voici donc une petite vidéo illustrant le pourquoi du comment du documentaire. C’est en anglais et sous-titré en français.
Après avoir visionné ce petit teaser sur le documentaire j’aime donc je suis, et si vous souhaitez vous aussi soutenir le projet de Marine et Leslie, cliquez sur la bannière ci-dessous :
J’aime donc je suis : Les Rapports Humains et l’Amour (et vice-versa)
Vertigineux. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense au sujet. Petit rappel de circonstance (valable aussi pour une grande majorité des articles de ce blog) : ce que je m’apprête à partager ici n’est que mon point de vue. Ce n’est donc que la vue d’un point… parmi de nombreux autres. Il ne s’agit aucunement d’établir une vérité sur la question. Bien ambitieux serait celui qui prétendrait la détenir.
Pour organiser un peu les contours vaporeux de ce thème, je vous propose de le répartir en deux chapitres, en cohérence avec la ligne éditoriale de ce blog : l’amour de Soi et l’amour de l’Autre. En terme de rapports humains, ça a du sens. L’ordre dans lequel je le propose n’est pas anodin. En effet, je vois ici une certaine progression (psycho)logique, car il me semble essentiel d’apprendre à s’aimer avant d’apprendre à aimer les autres.
Si je pars large, je dirais que l’Amour est un Super-sentiment. J’entends par Super-sentiment un sentiment composé d’autres sentiments (admiration, affection, tendresse, appréciation, reconnaissance, gratitude,etc.) de divers ressentis (chaleur, légèreté, frissons, détente musculaire, etc.) et connecté à une ou deux émotions de base que sont la Joie et l’Acceptation (ce dernier point d’après Robert Plutchik, professeur et psychologue américain).
Et quand on regarde, le truc fonctionne aussi bien dans le sens Soi-Soi que Soi-Autre.
Dans j’aime donc je suis, il y a “je suis”
Longtemps j’ai cru que l’amour de soi était synonyme d’égoïsme ou de narcissisme primaire. Encore aujourd’hui, dans certains contextes, il me faut faire une petite démarche consciente avant de connecter les divers sentiments que j’ai cités plus haut avec qui je suis, au fond. S’affranchir des fantômes du placard est un sacré challenge … Il m’a fallu un certain nombre d’heures de travail personnel pour y parvenir.
Ici, la notion d’amour de soi ne se réduit pas au sentiment amoureux que vous pourriez éprouver, par exemple, pour la personne qui partage votre vie. Ce serait non seulement très réducteur et, pour le coup, complètement collé au mythe de Narcisse qui tombe amoureux de son reflet dans une flaque d’eau.
Avec l’amour de soi, nous sommes plutôt dans un champ où se cultivent l’estime de soi, le respect de ses propres besoins et valeurs, l’autocompassion ou le plaisir personnel. Autant de graines à planter, arroser et entretenir tout au long de notre existence pour en récolter les fruits suivant les saisons.
La chose n’est pas facile tous les jours; je ne vous apprends rien. Les regrets du passé, l’angoisse du futur, les aléas de la vie, certaines relations, les contraintes du quotidien, les différentes sources d’influences toxiques, œuvrent sans cesse pour nous faire oublier ce terrain, pourtant fertile, qu’est notre Soi intime.
Qu’à cela ne tienne !!! Nous pouvons tout un chacun faire un choix conscient, ici et maintenant : celui de nous retrousser les manches, enfiler nos bottes et notre chapeau de paille, prendre notre bêche et notre râteau et aller semer les graines de l’Amour de soi. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, cultivons notre estime de soi, nourrissons nos besoins, soignons nos valeurs, développons notre autocompassion, entretenons notre plaisir du quotidien. Regardons-les grandir et se transformer en tout ce qui pourra nous procurer ce Super-sentiment qu’est l’Amour et qui nous est destiné.
Bon, là je pars en live; je vais me calmer un peu. On dirait un prêcheur évangéliste américain qui fait son show devant une foule de fidèles en état de transe 😀
Pour revenir au sujet, je crois pour ainsi dire que l’amour de soi forme le socle sur lequel nous pouvons construire le reste de notre vie. Et parmi ces constructions, il y a les relations.
La transition est toute trouvée pour le prochain chapitre : l’amour de l’Autre
J’aime (l’Autre) donc je suis
Là encore, je pense que ce serait très réducteur de regarder l’amour de l’Autre au sens “affectif” du terme. Bien sûr, il en fait aussi partie; mais justement, je crois que l’amour que nous pouvons porter à un homme ou une femme sur le plan intime et affectif n’est qu’un échantillon de ce que peut être l’amour de l’Autre. J’ai presque envie de dire que c’est “juste” contextuel.
L’amour de l’Autre passe par la palette de sentiments, ressentis et émotions que j’ai décrite plus haut. Et ces sentiments sont destinés à tout un chacun. Je peux admirer une personne, avoir de la tendresse et de l’affection pour elle, apprécier sa compagnie, reconnaître ses talents et éprouver de la gratitude vis-à-vis de ce qu’elle m’apporte, sans pour autant avoir le désir d’être liée à elle de façon intime et affective.
Je ne m’intéresse pas trop aux religions, mais je pense que c’est le sens qui est donné à l’amour de l’Autre, toutes religions confondues. Je crois même que Matthieu Ricard, le célèbre moine bouddhiste, appelle cela l’Amour altruiste.
Allons un peu plus loin.
Qu’en est-il d’une personne, d’un Autre que je ne connais pas ? A priori, je ne peux pas encore l’admirer, reconnaître ses talents, avoir de la tendresse et de l’affection ou éprouver de la gratitude… puisque je ne le connais pas encore.
Bullshit chers lecteurs !!!
Et si vous pouviez, justement, générer A POSTERIORI tous ces sentiments par un sentiment d’amour de l’Autre initial, inconditionnel, A PRIORI ?
Et si cet amour, conçu au premier abord pour cet Autre que vous ne connaissez pas, pouvait :
- le rendre admirable ?
- développer ses talents ?
- susciter tendresse et affection ?
- éveiller sa gratitude ?
Nous voici de l’autre côté du miroir. Ce miroir que cet Autre représente et qui nous renvoie notre propre image, celle de notre Soi intime dont je parlais dans le précédent chapitre.
Vous comprenez maintenant pourquoi il me semble nécessaire de cultiver l’amour de soi avant de se consacrer à l’amour de l’Autre. Ce n’est que notre propre reflet inconscient que nous voyons chez l’Autre.
Ni plus ni moins.
La boucle est bouclée.
J’aime donc je suis.
Bonsoir Christophe.
Je reste persuadée qu’on ne peut pas aimer les autres si on ne s’aime pas soi-même.
Se mettre en danger pour sauver , soutenir , accompagner , aider , toutes ces situations que nous avons vues lors du week-end dernier c’est aussi cela « l’amour de l’Autre que je ne connais pas » . Qu’en pensez-vous?
Bonjour Catherine
Oui, je vous rejoins. Le point de vigilance se situant au niveau de la posture que nous pouvons prendre dans ces situations, qu’elles soient extrêmes ou pas. En effet, la fameuse posture du « Sauveur » n’est pas forcément la plus pertinente pour véritablement aider, accompagner ou soutenir quelqu’un.
A bientôt
Bonsoir Christophe,
Selon moi, s’aimer soi-même n’est pas de l’égoïsme au sens du vilain défaut que l’on montre du doigt habituellement,c’est une forme d’égoïsme puisque c’est une façon de se centrer sur soi mais c’est un égoïsme nécessaire et positif. Il est vital de s’aimer, de prendre soin de soi pour se rendre disponible ensuite pour les autres. A mon sens s’aimer soi-même est une des clés du bonheur. Quant à l’amour des autres, je pense qu’il doit être inconditionnel, ainsi nous leur donnons la chance de se montrer sous leur meilleur jour, nous les accueillons sans a priori. Mais évidemment, ce n’est pas un exercice facile. Et je ne partage pas l’idée qu’il faille se mettre en danger pour autrui parce que se mettre en danger c’est se nier et à terme c’est destructeur. Lorsque je me mets en danger, je m’affaiblis et je ne suis plus d’aucun secours pour personne.
Merci pour ce partage.
🙂