Ça y est; c’est aujourd’hui que je me lance dans la rédaction d’un nouveau dossier sur le blog des Rapports Humains : nos Héros intérieurs Pour mémo, les précédents étaient consacrés aux croyances puis aux besoins humains. Celui que je m’apprête à commettre à partir d’aujourd’hui (et pour les prochaines semaines) a une couleur un peu particulière. En effet, il est en lien direct avec un projet qui m’anime depuis quelque temps déjà : l’organisation de séminaires que j’aurai le plaisir de coanimer dès le mois de mars 2016 en compagnie de l’auteur du modèle des 4 Héros intérieurs, Xavier Van Dieren. C’est donc avec une joie non dissimulée que j’ouvre avec vous ce nouveau chapitre dans l’histoire du blog… et par extension un peu dans la mienne aussi 🙂
La quête du Héros : ma madeleine de Proust
Pourquoi ce thème me parle-t-il autant ?
Je fais partie de cette génération où, adolescent, mes lectures préférées étaient “les livres dont vous êtes le Héros”. Ça rappellera peut-être quelque chose à certains…
Ces livres étaient construits de telle sorte que nous incarnions un Héros parti en quête d’un trésor, d’un objectif, d’une mission, etc. Ces livres ne se lisaient pas de manière linéaire, mais de façon aléatoire en fonction des réponses à des questions qui étaient posées à la fin d’un paragraphe ou chapitre.
Par exemple, je pouvais lire un paragraphe à la fin duquel on me demandait de choisir entre prendre le chemin de gauche ou celui de droite. Si je choisissais de prendre à gauche, je me rendais alors à la page X et lisais la suite; si je prenais à droite, je me rendais à la page Y et lisais une autre suite. Et ainsi de suite jusqu’à l’aboutissement de la quête.
Tout le livre était construit de la sorte. J’y passais des heures. Entre parenthèses, ce fut un excellent moyen de m’inciter à lire.
Déjà à cette époque, incarner un personnage doté de différentes compétences, forces ou différents talents, parti en quête de trésor affrontant mille et un dangers, obstacles et autres créatures fantastiques me fit toucher du doigt l’expérience de flow.
Dans le même esprit, je me souviens de mes années collège où je faisais partie d’un club de “jeux de rôles”. Chaque joueur d’une partie incarnait un personnage poursuivant aussi une quête suivant un scénario dirigé par un “maître du jeu”. Le concept existe toujours, d’ailleurs.
En fait, je me rends compte là que mon côté geek ne date pas d’hier 😀
Entre nous, ce n’est pas pour rien si je suis sensible, encore aujourd’hui, à toutes les grandes sagas du cinéma (adaptées de romans ou originales) telles que le Seigneur des Anneaux, le Hobbit, Matrix, Star Wars, et les autres.
Plus récemment, mon aventure sur le Chemin de Compostelle s’est révélée aussi comme une sorte de voyage initiatique révélant des parties de moi que j’ignorais jusqu’alors. En regardant ce voyage avec un peu de recul, tous les ingrédients d’une quête sont réunis. Peut-être, sans m’en apercevoir, ai-je fait appel à mes Héros intérieurs ?
Le voyage du Héros : la genèse de nos Héros intérieurs
Si vous me lisez depuis un moment, vous savez que j’aime rendre à César ce qui lui appartient. Aussi, la notion de voyage du Héros, de mythe, de quête ou d’étapes à traverser est le fruit d’un travail extraordinaire mené dans les années 1940 par un monsieur du nom de Joseph Campbell (professeur, écrivain, orateur, anthropologue et mythologue américain)
Toutes les productions qui ont suivi, ayant pour sujet les Héros intérieurs, sont donc des adaptations, des évolutions, des outils issus des travaux de Joseph Campbell
Le monomythe
D’après la multitude de mythes existants depuis des siècles où des Héros de tous horizons partent à l’aventure en quête d’une mission (Jason et la toison d’or, l’Odyssée d’Ulysse, Thésée et le Minotaure, Persée et la Méduse, etc.). Campbell en a tiré un fil rouge, un dénominateur commun, qu’il nomma le monomythe.
Ce monomythe est l’enchaînement de plusieurs étapes que connaît et/ou traverse tout bon Héros qui se respecte pour mener sa quête à son terme. D’un point de vue de puriste, il y a douze étapes que décrit fort bien Campbell. Pour simplifier un peu le truc je vous propose d’en regrouper certaines pour arriver à cinq étapes essentielles.
(Petite astuce 😉 : pendant que vous lirez ces étapes, pensez à vous, à une image de vous, à chaque fois qu’il y a le mot « Héros ». Ca devrait faire du sens…)
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Préliminaire
Le Héros évolue dans un environnement où règne un certain équilibre et mène une vie correspondant de près ou de loin à ce même environnement. Survient alors un événement X ou Y venant remettre en cause cet équilibre. Il peut s’agir d’un événement qui le touche lui, l’environnement dans lequel il évolue ou les deux.
Exemple : le départ de Bilbon Sacquet dans le Seigneur des Anneaux.
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Phase 1
Le Héros perçoit, entend, ressent un Appel l’invitant à rétablir cet équilibre perdu. En regardant au travers de mes lunettes de coach, cela pourrait être la manifestation d’un ou plusieurs besoins non satisfaits. Cet Appel peut prendre différentes formes (signes du destin, synchronicités, rencontres, incidents, etc.) et se manifester plusieurs fois si le Héros n’y prête pas attention tout de suite ou refuse d’y répondre (ce qui est généralement le cas).
Exemple : Alice qui suit le lapin blanc dans Alice aux pays des merveilles.
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Phase 2
Le Héros fait le premier pas vers son aventure. C’est le “franchissement du seuil”. Après moult doutes et craintes de tous ordres, il créé avec ce premier pas, un Avant et un Après dans la réalisation de sa quête. Les doutes peuvent toujours être présents, les craintes aussi, mais ils ne pèsent plus dans la balance de la décision de se mettre en chemin vers son destin.
Exemple : Néo qui choisit la pilule rouge dans Matrix.
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Phase 3
Le Héros parcourt le chemin vers l’objet de sa quête. Il traverse de multiples épreuves, surmonte plusieurs obstacles, brave de nombreux dangers, s’entoure parfois de compagnons d’aventure et de mentors. Durant cette phase, il développe sans s’en rendre compte un nombre incroyable de compétences, de ressources, de qualités qui l’aident à progresser dans son aventure.
Exemple : L’odyssée d’Ulysse de retour de la guerre de Troie.
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Phase 4
Le Héros est sur le point de trouver l’objet de sa quête et il fait face à l’obstacle majeur qui l’empêche d’y accéder. Cette ultime épreuve demande au Héros de mobiliser toutes les ressources et capacités qu’il a acquises jusqu’alors. Il affronte ainsi sa plus grande peur, la part la plus sombre cachée au fond de lui. Une fois cet ultime obstacle franchi, l’objet de sa quête lui revient.
Exemple : Luke Skywalker dans son combat final face à Dark Vador
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Phase 5
Le Héros est sur le chemin du retour. Si l’objet de sa quête est acquis, l’aventure n’en est pas pour autant terminée. Que va-t-il faire de ce cadeau que la vie lui a apporté et qu’il a si chèrement acquis ? Saura-t-il l’utiliser à bon escient ? Quel sens va-t-il lui donner ? Dans quelle mesure l’a-t-il transformé ? Autant de questions auxquelles le Héros devra répondre sur son chemin de retour.
Exemple : Le prince Siddharta revenant de sa quête de vérité sous l’appellation de Bouddha
Après avoir jeté ici les bases de la quête du Héros (histoire de poser un contexte), je vous invite à rester connecté dans les jours à venir pour découvrir la suite de ce dossier. Vous y découvrirez de façon plus précise, nos quatre Héros intérieurs auxquels faire appel pour partir en chemin, en quête d’une mission; mais pas n’importe quelle mission; celle qui donne un sens, LE sens; celui de votre vie.
Rien que ça… 😉
Rendez-vous donc la prochaine fois avec le premier de nos Héros intérieurs: le Poète.
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Salut Christophe. En fait c’est très proche des contes et du conte merveilleux en particulier. 🙂
Hello Christophe
Oui, en effet. Beaucoup de contes et autres histoires merveilleuses sont souvent construites selon la structure du monomythe de Campbell.