Quoi de plus naturel cette semaine que de commettre un billet sur les fêtes de fin d’année? La période de Noël et du jour de l’an est, chaque année, témoin d’une certaine effervescence, que ce soit dans les grands magasins comme dans les chaumières. Les rapports humains en sont immanquablement impactés. Les réunions de famille, les fêtes entre amis, la frénésie dans les magasins sont autant de situations où les interactions entre les individus sont plus ou moins agréables à vivre.
Avant l’heure, c’est pas l’heure
Autant le partager avec vous tout de suite, je n’ai jamais été un grand fan des fêtes de noël. J’y prends certes un peu plus de plaisir depuis que je suis passé par la case paternité et qu’il y eut l’arrivée d’autres “petits Nenfants” dans mon entourage, mais globalement j’ai un peu de mal avec les évènements récurrents de ce type, où l’ambiance « joie et bonne humeur » est de rigueur et est implicitement induite par des préoccupations bassement mercantiles.
Au-delà des inconvénients du type foule dans les magasins, course aux cadeaux, et préparations en tous genres, le message en filigrane qui me semble régner lors de cette évènement est “Je profite de cette occasion pour te montrer ma reconnaissance (ou mon amour ou mon amitié) par ce beau cadeau”.
Et alors, allez-vous me dire; il est où le problème?
Objection votre honneur!
En quoi cette période est-elle plus propice qu’une autre pour dire ou montrer à ceux que l’on aime qu’ils comptent pour nous? Les marques de reconnaissances, de gratifications, d’amour ou d’amitié ne devraient pas être réservées à une période de quelques jours et, qui plus est, récurrente dans le temps.
La construction et l’entretien d’une relation se font chaque jour de l’année. Ce n’est pas en souhaitant mécaniquement un joyeux noël et une bonne année une fois par an à des proches ou moins proches dont nous n’avons plus aucun contact le reste du temps, que les rapports entre eux et nous seront plus enrichis et épanouissants. C’est en revanche l’intérêt que nous portons à notre entourage au quotidien qui est le ciment d’une relation durable et gratifiante pour tout le monde.
Trop souvent nous pensons que les marques de reconnaissances “vont de soi”, et que le destinataire de ces cadeaux relationnels “sait très bien ce que nous éprouvons (ou pensons) pour (ou de) lui”. A moins que la télépathie n’existe (et dans ce cas j’aimerais bien que quelqu’un me mette au courant, ça pourrait être sympa!), je ne vois pas comment l’Autre, même s’il partage notre vie au quotidien, pourrait deviner ce que nous ressentons pour lui ou elle à l’instant t. C’est effectivement un peu plus facile quand nous connaissons très bien la personne, mais qu’en est-il des autres acteurs du film de notre vie?
Des paroles et des actes
Voici quelques exemples de marques de reconnaissances à pratiquer au quotidien dans différents contextes. Je serais tenter de dire qu’il n’y a aucune limite à dire ou faire tout ce que vous lirez … tant que c’est fait avec sincérité et spontanéité.
A la maison en paroles
- Je t’aime (la base 🙂 )
- C’est super bon ce que tu as fait à manger
- Tu es très belle (beau) dans cette tenue
- Ça te va bien
- Bravo pour ce travail. Tu as assuré
- J’aime quand tu fais (ou dis) ça
- Merci …
- Je suis fier de toi
- Ça me fait plaisir quand …
- …
A la maison en actes
- Le câlin (l’autre base)
- Le cadeau surprise
- L’organisation d’un repas, d’une sortie ou d’un weekend
- Écouter … sincèrement
- Le petit SMS impromptu pour dire quelque chose qui fait plaisir
- Prendre soin de l’Autre quand il en a besoin
- Soulignez les efforts fournis pour une tâche difficile
- …
Au travail en paroles
- Bonjour (+ prénom)
- Tu as bonne mine
- Merci de ton aide
- Tu as fait un super boulot
- Ton idée est excellente
- J’ai bien aimé ton intervention à la réunion de ce matin
- J’ai un conseil à te demander
- J’aimerais avoir ton avis là-dessus
- …
Au travail en actes
- Sourire
- Offrir un café
- Proposer une mission stimulante
- Regarder dans les yeux
- Mettre en valeur le travail d’un collaborateur
- Diffuser un mail de félicitation
- Organiser une sortie de service
- Solliciter un collaborateur dans un projet valorisant
- Aménager les espaces de travail
- Donner accès à une promotion
- …
Voilà un petit florilège de signes de reconnaissance qui peuvent être utiliser toute l’année, à toute heure du jour et de la nuit. Vous devez probablement en connaitre des tas d’autres. Aussi, je vous invite à les partager dans les commentaires en bas de page afin d’en faire profiter les lecteurs de ce blog et enrichir nos idées.
Après l’heure c’est plus l’heure
Pour finir ce billet hebdomadaire et accessoirement le dernier de l’année 2011, je voudrais souligner la nécessité d’offrir ces cadeaux relationnels sans attendre le lendemain.
J’ai reçu il y a quelques temps dans ma boite mail une présentation powerpoint (du type hoax pour les connaisseurs) avec un texte mélodramatique couplé à une musique non moins sujette à la stimulation lacrymale et où il était question de la perte accidentelle d’un être cher et à qui « on » n’avait que trop rarement témoigné amour et reconnaissance. Il y a fort à parier que vous ayez reçu la même ou une version cousine.
Bon, vous aurez compris grâce au ton que j’ai employé que je ne suis pas trop partisan de ce type de contenu à la charge émotionnelle artificiellement alourdie et où l’objectif est de susciter des pseudos prises de conscience… aussitôt oubliées dès le clic sur « supprimer » effectué.
En revanche, je trouve la substance du message en lui-même quand même juste. Attendre je ne sais quelle occasion pour témoigner son amour, son amitié ou sa reconnaissance à ceux qui sont importants pour nous, est le meilleur moyen de passer à côté du fondement des relations humaines : le partage et la réciprocité.
Pensez à partager cet article avec vos amis sur les réseaux…
Joyeuse fêtes de fin d’année.
Merci Tahar.
Tu es LE fidèle parmi les fidèles dans les commentaires sur le blog 😉
Merci pour ça et bonne fin d’année.
Bonsoir Christophe, mes commentaires sont beaucoup plus rares que mes lectures… c’est probablement parce que j’estime qu’il n’y a rien à ajouter et que tes mots sont justes !
Mais cette fois le dernier mot de ton billet me dérange ! « Réciprocité » ! Pour moi, une attention « sincère » n’implique aucunement une situation de réciprocité !
Qu’en penses-tu ?
Bonsoir Claire,
Merci de partager ton avis sur le blog 🙂
Je suis complètement d’accord avec toi. Il va de soi que donner de façon désintéressée est l’essence même du don. Lorsque je parle de réciprocité, c’est dans la façon dont nous les humains sommes en interaction permanente.
Exemple:
– J’écris un billet
– Tu le lis. Tu es interpelé. Tu m’écris un commentaire.
– Je te lis. Je réfléchis à ta proposition. Je te réponds.
– Tu lis ma réponse. Tu réfléchis à ma proposition. etc.
Nous sommes dans la réciprocité.
A bientôt Claire.
Je n’utiliserai pas le mot réciprocité : je dis plus souvent « je donne ET je reçois ». L’un ne va pas sans l’autre. Et quand je donne c’est de manière inconditionnelle et sans engagement.
La plus grande marque de reconnaissance que l’on a envers l’autre, c’est de dire Merci. Je m’efforce de dire merci le plus souvent possible et en étant le plus sincère.
Nous ne savons plus dire merci, parce que nous n’avons plus la reconnaissance de l’autre. Quand on dit merci, on dit à l’autre « merci d’avoir été la à cet instant ».
, parce
Merci à toi d’avoir été là pour ce commentaire 😉
Bonjour,
J’aime ce qui est écrit.
Mais quand on donne, donne, donne, et que l’autre prend ça comme une faiblesse et l’utilise et qaund on est conscient de ça doit-on continuer à donner ou s’abstenir?
Bonsoir Laila,
Merci pour ce partage qui sent le vécu…
Je crois que la réponse se trouve dans votre question ou plus exactement dans le ressenti que vous avez de votre vécu de la situation.
Et peut-être une question pour ouvrir le champ des possibles:
Que souhaitez-vous donner à vous-même qui vous satisfera?
Merci Laila, Christophe et Pascal pour vos échanges et commentaires.
Donner :
Je vais probablement vous surprendre, mais ne ne serait-ce pas une certaine forme d’égoïsme ? A sens ou c’est une façon de se construit au travers de la satisfaction de l’autre .
Peut-être Claire…
Je pense surtout que cela dépend de l’objectif du « don », donc du contexte dans lequel nous donnons.
Pour ma part, j’avoue avoir pratiquer les deux… mon capitaine 🙂
Ô Capitaine ! Mon Capitaine !
Merci Christophe, et à bientôt… 😉