Une situation rencontrée fréquemment par chacun de nous à un moment ou un autre de sa vie est notre arrivée au sein d’un groupe où les personnes qui en font partie se connaissent déjà. Nous parlons alors de groupe constitué. Que ce soit dans la vie professionnelle, personnelle, scolaire, associative, sportive, il arrive un moment où nous avons porté, portons ou porterons l’étiquette du « p’tit nouveau ». Je vous propose cette semaine et la semaine suivante d’explorer quelques pistes pour rendre cet épisode (riche en ressentis et interactions humaines) le plus agréable possible pour vous… comme pour vos nouvelles connaissances.
Ô temps… ne suspends pas ton vol !
Quel que soit le groupe, il existe une constante dans le processus d’intégration ; le temps nécessaire pour que les membres du groupe et le nouveau venu prennent l’habitude de se côtoyer, se connaitre, tisser des liens, bref fassent connaissance. Ce temps dépend bien entendu de multiples critères associés aussi bien au groupe et à l’individu qu’au nouveau système que tout ce petit monde forme désormais.
J’ai plusieurs fois lu, vu ou entendu l’évaluation de ce temps portée à 100 jours. Je ne sais pas si ce nombre correspond à une réalité (il me parait beaucoup), mais il a le mérite de donner une idée et surtout de nous faire prendre conscience qu’une intégration (réussie) ne se fait pas du jour au lendemain.
Pour résumer, ce n’est pas parce que nous arrivons avec le sourire ultra bright, le costard tiré à quatre épingles, l’oeil vif et le poil brillant que les membres du groupe convoité vont nous dérouler le tapis rouge. C’est un peu plus subtil que ça.
Observer et écouter (comme d’hab. quoi !)
Cette paire gagnante montre une fois de plus son formidable levier de qualité dans l’instauration d’une relation. Qu’ils soient avec une personne ou un groupe, les liens se tissent avant tout en écoutant ses nouveaux partenaires et en observant leur fonctionnement.
La conséquence heureuse de cette attitude sera une compréhension éclairée des règles de fonctionnement du groupe. Règles qui, par ailleurs, peuvent relever de l’explicite comme de l’implicite. Les premières étant répertoriées dans les règlements intérieurs et autres codes écrits noirs sur blanc, les secondes (les plus croustillantes, nous sommes bien d’accord…) étant abordées de façon informelle à la machine à café ou au self.
Pour résumer, pratiquer assidûment l’observation et l’écoute, c’est comme lire le mode d’emploi de votre dernier smartphone. Le temps passé à le lire n’est pas du temps perdu. Loin de là. Il vous permettra de mieux comprendre son fonctionnement et, de fait, de l’utiliser au mieux de ses capacités.
Repérer le complice qui facilite l’inclusion
La dynamique d’un groupe est ainsi faite qu’il y a fort à parier qu’un des membres de ce groupe possède des qualités relationnelles un peu plus poussées que ses collègues. L’idée est alors de s’appuyer sur cette personne afin de (se) faciliter l’inclusion dans le groupe.
Certaines organisations, associations ou institutions ont formalisé ce processus par un système de parrainage voire de mentorat si l’inclusion prend une dimension d’évolution à long terme au sein du groupe.
Le référent ainsi identifié jouera son rôle de facilitateur dans votre intégration auprès de ses (et désormais vos) pairs. Son expérience de l’environnement dans lequel vous évoluez, sa connaissance du fonctionnement du groupe et son positionnement vis-à-vis des fameuses règles implicites et explicites dont je vous parlais plus haut seront de précieux atouts. Ceux-ci vous permettront de trouver votre juste place au plus tôt et dans des conditions favorables.
Justement, dans le prochain article nous explorerons quelques pistes afin de trouver une place dans laquelle vous pourrez vous sentir à votre aise et passer ainsi de l’état de « trouver une place » à celui de « trouver SA place ».
Pensez à partager cet article avec vos amis sur les réseaux…
Très intéressant.
Une anecdote concernant le « complice » : atttention au « faux complice » qui sous couvert de vous présenter à tout le monde, de lancer plein de compliments à votre endroit (alors que personne ne vous connaît dans le groupe, en l’occurence l’entreprise) cherchent en fait à vous déstabiliser.
J’ai mis quelques jours à comprendre (en fait, je sentais bien que quelque chose clochait, mais je ne m’étais pas avoué que cette charmante consoeur voulait tout sauf mon bien… C’était peut-être reconnaitre que quelqu’un ne m’appréciait pas – ce qui était pour moi inaudible à l’époque puisque je voulais que tout le monde m’aime… on grandit !)
Bref, ça m’a amusé d’y repenser à la faveur de ce billet.
Bonsoir Gérard,
Oui, merci de cette précision qui est l’autre versant de l’inclusion par une tierce personne, pas forcément bien intentionnée.
Pour le coup, il s’agit là d’un jeu psychologique que j’aborderai dans le prochain billet.
Tu as bien anticipé le truc 😉
Bonjour,
J’ai intégrée une équipe depuis plus d’un an et me pose beaucoup de question sur ma place et ma légitimité. Je suis quelqu’un de tres dynamique, voir trop, et du coup, je prends une place très importante dans la prise en charge des enfants (je bosse dans un foyer). J’ai l’impression qu’on se repose beaucoup sur moi de ce côté là mais que je n’ai pas plus de légitimité que ça dans la vie d’equipe, dans les decisions qui sont prises. J’ai de plus des difficultés a m’exprimer, je parle vite, perds rapidement le fils de ma pensée. Une idée pour m’aider, quelle place vous me donneriez dans un groupe avec les définitions si dessus ?
Cordialement
Vu de ma fenêtre,
je creuserais autour de ces deux phrases relevées dans le post de Birand
1) je prends une place très importante
2) mais je n’ai pas plus de légitimité que ça dans la vie d’équipe
Trouvez l’erreur !
Ou plutôt, la trouver sera y répondre.
Et en plus, la bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas une « erreur ».
Vous etes en train de me dire qu’il faut que j’arrete de prendre une place si importante qu’on ne m’accorde pas ?
Je comprends l’idee mais ne veut m’y resoudre car dans le cas ou le travail n’est pas fait, ou c’est plus aux enfants de s’adapter aux membres de l’équipe plutot qu’a ces derniers de tenter de comprendre ce qui se joue pour les enfants. Je trouve que c’est laisser tomber notre mission premiere..
Bonjour Briand,
Merci pour votre réponse.
Cela étant, je ne sais rien de votre situation donc je me garderai bien de donner des conseils et encore moins de juger.
C’était juste une réaction à ces deux phrases et donc, peut-être, une piste de réflexion.
Mais encore une fois, je ne sais rien du contexte.
C’était juste, vu de ma fenêtre 😉