Voilà une situation peu commune. J’avais écrit en 2013 un article sur la conscience de soi. A l’époque, j’avais déroulé un fil de réflexion uniquement issu de mon expérience d’accompagnant (en coaching) et d’accompagné (en supervision). Et bien quelques 11 ans plus tard, je retrouve cette notion dans la formation sur la cognition sociale que je suis en train de suivre. Du coup, je peux vous partager la partie 2 de cet article, à peine 11 années après le premier. Comme qui dirait, mieux vaut tard que jamais 🙂

C’est quoi avoir conscience de soi ?

Dans cet article, je vais donc vous parler du concept de « soi ». Le concept de soi fait référence à la façon dont nous nous représentons et nous comprenons nous-mêmes. Cela inclut nos pensées, nos émotions, nos besoins, nos actions, nos souvenirs et ce qui est important pour nous.

Prenons l’exemple d’un café. Lorsque vous êtes au café, vous prenez le temps de vous détendre et de vous connecter avec vous-même. Vous réfléchissez à vos pensées, à ce que vous ressentez et à ce qui est important pour vous en ce moment. Ce moment de solitude avec vous-même vous permet de vous connecter avec votre « self », à votre « soi ».

Le concept de soi comprend différents aspects. Voyons maintenant quels sont ces aspects et comment ils nous aident à nous comprendre et à nous représenter dans le monde qui nous entoure.

Les différents aspects du concept de soi

Le concept de soi comprend plusieurs aspects qui nous aident à nous comprendre et à nous représenter. Voici quelques-uns des principaux aspects du concept de soi :

Nos pensées : Il s’agit de nos idées, de nos croyances et de nos opinions sur nous-mêmes. Les pensées peuvent être positives ou négatives en fonction de notre humeur du moment et peuvent aussi influencer notre estime de soi.

Nos émotions : Les émotions sont nos réactions affectives à différentes situations. Elles peuvent inclure la joie, la tristesse, la colère, la peur, etc. Nos émotions peuvent également influencer notre perception de nous-mêmes et la « couleur » de nos pensées.

Nos besoins : Les besoins sont les choses essentielles dont nous avons besoin pour nous sentir bien et épanouis. Cela peut inclure des besoins physiques tels que manger et dormir, ainsi que des besoins émotionnels tels que l’appartenance et l’amour.

Nos actions : Les actions que nous menons reflètent qui nous sommes. Nos comportements, nos choix et nos actions peuvent être une expression de notre identité et de nos valeurs. Quelque part, nous pouvons dire que nous sommes la somme de nos choix… et non-choix (inspiration de la romancière Agnès Ledig).

Nos souvenirs : Les souvenirs sont les expériences passées que nous avons vécues. Ils peuvent influencer notre perception de nous-mêmes et de notre identité. En pratique narrative, nous travaillons essentiellement avec les histoires que nous nous racontons sur nous-mêmes et qui finissent par nous définir. Parfois elles sont dominantes et nous écrasent; mais il existe aussi d’autres histoires qui nous allègent et nous donnent une meilleure image de nous-mêmes : ce sont nos histoires préférées.

Nos valeurs : Ce qui est important pour nous en ce moment peut également faire partie de notre concept de soi. Ce qui est important pour nous peut varier en fonction des contextes dans lesquels nous sommes, des objectifs que nous projetons, des moments et cycles de notre vie..

Ces différents aspects du concept de soi interagissent et se combinent pour former notre compréhension de nous-mêmes.

Comment peut-on appliquer le concept de soi dans notre vie quotidienne?

C’est bien beau un concept; mais comment le rendre concret et que faire pour qu’il nous serve à quelque chose dans notre quotidien ? Voici quelques pistes à creuser : 

Prendre conscience de nos pensées et de nos croyances : En étant attentif à nos pensées et à nos croyances sur nous-même, nous pouvons identifier nos schémas cognitifs dysfonctionnels et explorer des alternatives plus fonctionnelles pour notre quotidien.

Réguler nos émotions : En reconnaissant et en comprenant nos émotions, nous pouvons mieux réguler nos réactions émotionnelles dans différentes situations. Cela peut nous aider à prendre des décisions plus éclairées et à maintenir des relations positives avec les autres.

Identifier et satisfaire nos besoins : En étant conscient de nos besoins physiques, émotionnels et sociaux, nous pouvons prendre des mesures pour les satisfaire. Cela peut inclure prendre soin de notre santé, rechercher des relations positives et nous engager dans des activités qui nous apportent du plaisir, de l’engagement et du sens.

Aligner nos actions avec nos valeurs : En identifiant nos valeurs personnelles, nous pouvons prendre des décisions (parfois difficiles, je vous l’accorde) et agir de manière cohérente avec celles-ci. Cela peut nous aider à vivre une vie plus authentique et satisfaisante. Je vous renvoie à cet article sur la congruence, bien vieux lui aussi (mais il a bien vieilli 🙂 )

Réfléchir sur nos souvenirs et expériences passées : En réfléchissant sur nos souvenirs et expériences passées, nous pouvons mieux comprendre comment ils ont façonné notre identité et nos croyances actuelles sur nous-mêmes, les autres ou le monde qui nous entoure. Parfois, cette construction est à notre service et nous permet de réaliser notre vie comme nous le voulons (ou à peu près, restons humble). Mais parfois des expériences et souvenirs passés ont créé une histoire dramatique où nous nous identifions comme tenant le premier rôle. 

Définir ce qui est important pour nous en ce moment : En identifiant ce qui est important pour nous dans notre vie actuelle, nous pouvons nous concentrer sur nos priorités et prendre des décisions qui sont en accord avec nos objectifs et nos valeurs.

Le concept de soi est donc une clé fondamentale dans la cognition sociale et plus que jamais dans tout travail thérapeutique sur soi. Sans verser dans un nombrilisme primaire, développer cette connaissance que nous pouvons avoir de nous-mêmes, permet d’obtenir de nombreux bénéfices pouvant considérablement améliorer ou stabiliser notre santé mentale.

Source : MOOC sur la cognition sociale produit par l’université de Genève